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Vers la reconstitution du peuplement du Pterocarpus erinaceus (Bois rose)

Togo - Societe
Réuni en atelier vendredi 23 août 2019 à l’Université de Lomé, une organisation de chercheurs issus de différents universités, notamment au Bénin, au Niger, au Burkina Faso et de l’Université de Lomé fait un bilan à mi-parcours d’un projet lancé en 2012 à l’Université de Parakou, visant la reconstitution d’une espèce de plante nommée Pterocarpus erinaceus, encore appelée bois rose.
L’objectif de cet atelier est de restituer les résultats obtenus à ce jour dans l’évolution de ce projet qui se veut la mise en place d’une stratégie de reconstitution des peuplements de cette espèce, vu que la plante, dans son habitat naturel, a du mal à régénérer (espèce qui pousse en savanes) à cause des feux de brousse, et autres conditions défavorables à la régénération de la plante.

Selon le Professeur Kouami Kokou de l’Université de Lomé, Directeur national de la recherche, également Directeur du laboratoire de recherche forestière qui accueille l’atelier ce jour, le Pterocarpus erinaceus ou le bois de rose est une plante qu’on retrouve beaucoup en Afrique tropicale et elle est très recherchée par la chine.

De grandes quantités avaient été exploitées au Togo par le passé, fait-il savoir. En 2016 note le professeur, le pays a décidé d’arrêter cette exploitation vers la chine. Un moratoire est donc opérationnel dans tout le pays à cet effet, a-t-il indiqué.

« Ce que les gens ignorent, c’est que ces plantes ne sont plus convoyées vers la chine, mais elles sont encore exploitées par les populations pour la fabrication du charbon de bois et autres. Les pieds que nous avons trouvés il y a quelques années ont disparu alors que le moratoire est toujours opérationnel », ajoute le professeur.

Avec l’appui de la Coopération Française, l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux, la CEDEAO, de l’AUF, plusieurs recherches ont été faites et à ce jour, l’organisation dit avoir réussi à transplanter quelques pieds de Pterocarpus erinaceus au champ.

Toutefois, elle pense qu’il est important de mettre également en place, une stratégie de sensibilisation à l’endroit des populations afin de réduire l’exploitation abusive du bois rose qui entre dans la fabrication du charbon de bois, du mortier, du pilon, une plante très exploitée en pharmacopée.

Pour le compte de ce programme, le Togo a travaillé avec le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, et aujourd’hui avec des pays comme le Ghana, le Nigéria qui ont rejoint le consortium.

L’appui financier de la CEDEAO, à en croire, le Directeur du laboratoire de recherche forestière, a permis aux chercheurs d'aller faire des prélèvements d’échantillons de l’espèce dans d’autres pays, notamment la Mauritanie et la Centrafrique en vue d’améliorer son génotype.

« En Mauritanie et en Centrafrique, quand vous observez l’aire de distribution de la plante, les deux pays se trouvent dans les zones les plus extrêmes, on se dit, si ces plantes se trouvent dans ces zones, il doit y avoir quelque chose à tirer en terme de génotype d’amélioration du génotype des espèces que nous avons au Togo, au Bénin et autres », indique le Professeur Kouami Kokou.

La prochaine étape du projet, a-t-il informé, consistera à présenter aux exploitants de bois l’évolution du travail qui est en train de faire pour montrer à ces derniers que des recherches se font sur l'espèce et que les résultats sont probants.