En effet, à la suite de la mésentente de dernière minute entre la C14 et ANC dans Golfe 7 qui a abouti à l’élection du maire UNIR Kossi Aboka, de son 1er maire adjoint C14, de son 2nd maire adjoint UNIR, de son 3e maire adjoint UFC, et de son 4e maire adjoint NET, la première vice-présidente de ANC a vivement exprimé son indignation en écrivant dans les réseaux sociaux à l’encontre de ses partenaires de la C14 : « C’est tout simplement déplorable et fondamentalement honteux pour l’opposition togolaise. Il arrive le moment où tous les togolais connaîtront la vérité qui les affranchira de la jalousie, la méchanceté, la haine et la méchanceté morbides et gratuites qui poussent certains responsables de l’opposition à poser ou cautionner, sans aucun état d’âme, des actes démoniaques et contre nature contre leurs propres partenaires de l’opposition ».
Le problème qui pose cette « feinte sainte indignation », c’est que le même jour, l’ANC a fait pire « contre ses propres partenaires de l’opposition » dans Golfe 7 à Aflao Sagbado. En effet, alors que ANC, C14 et MPDD (présidée par Kodjo Agbéyomé) se sont entendus pour élire le Président de l’ANC comme maire de Golfe 4, dans Golfe 7, à la suite d’un retournement d’alliance de dernière minute de la part l’ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT contre ses partenaires d’une plateforme de l’opposition dirigée par Gérard Adja de MPDD et rassemblant ANC, C14, UFC, MPDD, et MPL (Mouvement du Peuple pour la Liberté), l’ANC s’est présentée au premier tour contre le candidat de la plateforme de l’opposition et contre le candidat de UNIR, pour obtenir 3 voix contre 9 à UNIR et ses alliés et 7 à la plateforme l’opposition. C’est au second tour que l‘ANC a porté à son comble la trahison de l’opposition togolaise, en apportant une de ses 3 voix à UNIR qui a obtenu 10 voix au second tour, contre 9 voix à l‘opposition togolaise, à laquelle l’ANC a quand même apporté 2 voix, sachant qu’elles ne servaient à rien avec son soutien de justesse à UNIR, et que cette « duplicité » de l’ANC au sens propre et figurée a permis à l‘ANC d’occuper le poste de 2nd maire adjoint Golfe 5, en laissant le poste maire à l’UNIR Aimé Djikounou et les postes de 1er et 3e maire adjoint aux « satellites » de UNIR que sont « Miantokpoelawoe » et « Bâtir » . Les résultats de cette élection au conseil municipal du Golfe 7 sont d’autant plus regrettables et rageants pour l’opposition togolaise que cette dernière y est théoriquement majoritaire, tandis que UNIR et ses « satellites » théoriquement minoritaires. Le comble de la surprise dans cette élection du maire Golfe 7, c’est que au premier et au second tour, « pour une fois », bien que « une fois n’est pas coutume », l’UFC tant décriée par l’opposition togolaise a honoré son statut de « chef de file l’opposition togolaise» en portant fidèlement son unique voix sur le candidat de l’opposition togolaise, trahie à cette occasion par l’ancien parti « chef de file de l’opposition togolaise ».
Quelques leçons de cette élection du maire de Golfe 7, qui est sans doute l’élection la plus emblématique des dernières élections de maires au Togo, sont que « le traitre n’est pas toujours celui à qui l’on pense », que selon le principe de « l’arroseur arrosé », l’UFC a donné à l’ANC une belle leçon de loyauté et de fidélité à l’opposition togolaise.
Cependant, la leçon la plus importante et la plus inquiétante, c’est que, après les échecs et déboires ayant discrédité tous les partis de la C14 historique, y compris donc le PNP et l’ANC, tout autant que son ancien « commissaire au compte », se réclamant d’une institution tant décriée en Afrique et dans tout le Tiers-Monde pour les dégâts économiques qu’elle y a causés au nom de son idéologie ultralibérale, et qui vient de déclarer officiellement sa candidature à la présidence du Togo, cette nouvelle affaire des élections des maires de Golfe 5 et Golfe 7 risque d’accroître à l’occasion de la prochaine élection présidentielle la démobilisation de la base électorale de l’opposition togolaise, qui est en droit de poser à chacun des multiples candidats de l’opposition togolaises à cette élection majeure de la vie politique togolaise cette question pertinente soulevée par le philosophe Nietzche, le célèbre Maître du soupçon », dans son livre « Le gai savoir », aphorisme 215, : « Tu as un idéal en vue. Mais es-tu fait d’une pierre assez noble pour pouvoir en tirer une telle statue divine ? Sinon, tout ton travail n’aboutirait-il pas à une sculpture barbare ? Un blasphème de ton idéal ? »
René AMEOTO, Journaliste, Rédacteur Adjoint à Radio Carré Jeunes
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