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Politique et football en vedette dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les tractations pré-Grand dialogue national (30 septembre-4 octobre) font les choux gras des journaux camerounais parus lundi, de même que la nomination d’un entraîneur national de football cristallise les passions.
La situation sécuritaire des régions anglophones continue de préoccuper, à en croire Mutations qui fait état d’un week-end perturbé à Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest où des coups de feu ont été entendus au quartier administratif, mais aussi dans un hôtel huppé dans lequel logerait le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui venait de procéder à la distribution de l’aide humanitaire aux victimes de la crise anglophone.

Saisissant la balle au bond, le député Simon Fobi Nchinda, membre du Front social démocratique (SDF), lance cet avertissement dans les colonnes de Le Jour : «Aucun dialogue n’a lieu avec des fusils.» Une manière, pour l’élu de ladite région, d’appeler à un cessez-le-feu des belligérants avant le Grand dialogue national.

Ça continue néanmoins de se bousculer dans le cabinet du Premier ministre Joseph Dion Ngute, se réjouit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui y a aperçu, pendant le week-end, plusieurs autorités traditionnelles et religieuses venues des quatre coins du pays en vue d’enrichir le menu du forum appelé à débattre non seulement de la question anglophone, mais également d’autres préoccupations à caractère national.

Responsables de partis politiques, leaders religieux et organisations de la société civile, syndicats et ordres professionnels, hommes d’affaires, chefs traditionnels, tous convergent vers l’Immeuble étoile devenu, le temps des consultations, le centre du Cameroun, renchérit L’Essentiel.

«Avec les propositions déposées par les forces vives de la nation, les acteurs du dialogue qui seront appelés autour de la table devront se recadrer à chaque fois pour resserrer les débats sur les préoccupations des Camerounais.»

Et parmi ces inquiétudes, figure en bonne place la forme de l’État, présentée par Intégration comme le «grand tabou qui hante le Cameroun» : fédération, confédération ou séparation sont les grandes tendances qui se dégagent des consultations préliminaires du Premier ministre, des lignes de fracture qui épousent déjà les contours d’une démonstration houleuse du poids des émotions des citoyens.

Pour L’Avenir aussi, le Grand dialogue national est une épreuve à hauts risques pour Paul Biya qui, manifestement, a pris l’option d’écarter du casting tous les sécessionnistes qui, pourtant, ont une partition très importante à jouer dans la stabilisation des foyers de crise.

La Voix du Centre n’est pas loin de partager ce pessimisme, qui constate que les consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre ne sont que la perpétuation des tares ayant conduit à la crise anglophone depuis 2016.

Voici un premier écueil, que révèle Le Messager : l’argent du dialogue divise le Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc), dont les dirigeants sont à couteaux tirés depuis leur sortie de l’Immeuble étoile avec une enveloppe bourrée de francs CFA dont le montant réel relève du mystère. Le plus cocasse de la situation n’est sans doute pas le profil des «consultés» du Premier ministre, analyse Aurore Plus sous le titre «Consultations sur fond de corruption». Davantage, le président Paul Biya, en chargeant Joseph Dion Ngute de prendre langue avec toutes les composantes sociales, l’a également doté d’un trésor de guerre conséquent de nature à «attendrir» les plus réticents au Grand dialogue national.

Dans les milieux d’affaires, l’on continue néanmoins d’espérer, à travers cette grande palabre et selon Le Quotidien de l’Économie, qui a parcouru la contribution intellectuelle du patronat, des mesures concrètes de retour à la paix pour effacer la lourde facture de la guerre séparatiste.

Une proposition de retour à une paix durable, relayée par le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, mais aussi de son confrère The Post, vient de forces vives des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : une présidence tournante Francophone-Anglophone à la tête du pays.

Pendant ce temps, rapportent News Watch et Eden, le leader de l’opposition parlementaire à travers le SDF, Ni John Fru Ndi, a pris son bâton de pèlerin pour aller rencontrer la diaspora sécessionniste des États-Unis, en vue de convaincre les plus radicaux à abandonner la logique de la chaise vide.

Mais quel sont les pays qui hébergent les leaders séparatistes ? se demande fort à propos Défis Actuels. «Tapis à l’étranger, les cerveaux des milices séparatistes se promènent librement au Nigeria, en Afrique du Sud, en Amérique et en Europe où ils procèdent à des levées de fonds pour acheter des armes et financer les groupes armés dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.»

Et dans le classement des pays occidentaux, pointent en tête les États-Unis («le fief des séparatistes»), la Norvège, l’Italie, la Grande Bretagne («la planque des ‘’indésirables’’») et la Belgique.

Le même bihebdomadaire, sur le terrain sportif, présente «un illustre inconnu» pour remplacer, à la tête de la sélection de football seniors, le Néerlandais Clarence Seedorf : le Portugais Antonio Conceiçao Silva Oliveira, dit «Toni Conceiçao», «recruté dans le secret total et à la surprise générale».

«Un novice chez les Lions», traduisent en écho La Voix du Centre et The Guardian Post. Pour Le Messager, c’est le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, qui a imposé ce «technicien sans états de service».

«La nomination du nouveau coach Lions Indomptables suscite des sentiments mitigés», confirme The Post. «A 57 ans et sans palmarès véritable, son choix irrite de nombreux observateurs des milieux sportifs», renchérit L’Essentiel : les Camerounais s’interrogent entre autres sur l’obsession manifeste des pouvoirs publics à vouloir à tout prix d’un Blanc à la tête de la sélection, et s’indignent davantage sur le choix d’un technicien que d’autres n’hésitent pas à qualifier d’«entraîneur de pacotille» ayant déjà perdu la bataille de l’opinion avant même d’avoir joué.

«Cette autre désignation d’un expatrié, pour diriger l’équipe nationale de football, perpétue une longue tradition de ‘’sorciers blancs’’. Elle intervient alors qu’un courant d’opinion semblait plutôt réclamer un Camerounais», confirme Mutations sous le titre «Désignation d’un entraîneur national : manque de… coach». «Ce technicien arrive en terrain inconnu, car il n’a aucune expérience du football africain. Et pourtant, la connaissance du football africain figure parmi les critères de choix d’un sélectionneur», soupire Aurore Plus.