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Yark Damehame aux membres de « Tournons la page » : « Le Togo n’est pas un terrain d’expérimentation »

Togo - Societe
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile assume la décision prise par le gouvernement d’interdire le séjour en terre togolaise à des membres du Mouvement Tournons la page (TLP).
Maikoul Zodi, Karim Tanko et Alexandre Didier Amani, citoyens des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), membres de la campagne internationale Tournons la page (TLP) étaient attendus à Lomé pour marquer la cérémonie d’adhésion ce mardi 15 octobre du Front citoyen Togo débout (FCTD) et de la Synergie de l’intelligentsia pour des actions en faveur des droits de l’homme (SIADH). Mais, à la veille de l’évènement, ils ont été obligés par les autorités togolaises à rebrousser chemin.

Selon Yark Damehame, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, ces trois activistes interdits de fouler le sol togolais, appartiennent à une organisation qui « n’a aucune base juridique ». « Nous ne pouvons pas accepter ces genres de choses chez nous », ajoute-t-il, tout en martelant que le « Togo n’est pas un terrain d’expérimentation ».

Malgré tout, ces deux structures togolaises ont pu adhérer au TLP, lequel aspire à une Afrique où les populations sont réellement représentées par leurs élus ; où ces derniers sont redevables auprès des citoyens ; un continent où les textes législatifs nationaux, notamment les Constitutions, ne sont pas modifiés pour permettre aux dirigeants de se maintenir au pouvoir ; où une réelle alternance politique est possible et respectée et où tous les citoyens sont égaux devant la justice et où leurs droits sont respectés.

Rappelons qu’Alexandre Didier Amani a été empêché de monter dans l’avion à l’aéroport d’Abidjan suite à une consigne venant de Lomé. Les deux autres ont été bloqués à la frontière Togo-Bénin.

Amnesty International trouve l’interdiction d’entrer sur le territoire togolais à ces activistes « inacceptable ». Son Directeur régional adjoint pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Marceau Sivieude, souligne que cette « interdiction montre jusqu’au où les autorités togolaises sont prêtes à aller pour s’opposer à tout suivi indépendant de la situation des droits humains ».

« Ces trois activistes doivent jouir de leur liberté de circulation dans l’espace communautaire d’Afrique de l’Ouest. Cette interdiction qui leur est faite s’inscrit dans un contexte socio-politique tendu à quelques mois de l’élection présidentielle qui pourrait permettre au président sortant Faure Gnassingbé, suite à la révision constitutionnelle du mois de mai dernier de briguer un quatrième mandat », lit-on dans le communiqué rendu public par Amnesty International.

Dans le même document, cette organisation internationale appelle le Togo à respecter ses « engagements internationaux et régionaux en protégeant les libertés d’expression, d’association et de circulation des activistes et défenseurs des droits humains et de respecter la Déclaration des Unies sur les défenseurs des droits humains ».

A.H.