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Sinistres et crise anglophone en vedette dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
De notre correspondant : Félix Cyriaque Ebolé Bola – Un vent de sinistres, sur fond de faits divers auquel se mêlent des querelles entre le pouvoir et l’opposition et la crise anglophone, souffle dans les colonnes des journaux camerounais parus lundi.
Il y a trois ans, jour pour jour, une catastrophe ferroviaire faisait officiellement 79 morts dans la localité d’Eséka (Centre). A sa façon, EcoMatin a choisi de revisiter les conclusions du rapport d’enquête dudit sinistre pour constater que pas grand-chose n’a avancé, sur les chapitres aussi bien de l’audit de la concession au transporteur Cameroon Railways (Camrail, groupe Bolloré) que de la prise des sanctions à l’encontre des auteurs avérés du drame.

De même, constate la publication, la transmission du rapport à la justice reste attendue au même titre que la fameuse stèle, promise sur le site maudit en mémoire des victimes. «L’État abandonne InterCity et la stèle… 3 ans après ‘’Eséka’’», renchérit Le Quotidien de l’Économie : non seulement le train voyageurs rapide qui reliait Douala et Yaoundé, les métropoles économique et politique du pays, n’est plus en service depuis lors, mais en plus le mausolée promis, pour lequel une maquette a été retenue après un concours, se fait attendre.

Sans doute plus préoccupé par le présent, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, suivi en cela par L’Épervier, L’Essentiel, Génération Libre, Le Soir et Réalités Plus, salue le geste de réconfort du président Paul Biya aux centaines de milliers de victimes d’inondations de l’Extrême-Nord, à travers le déblocage d’une aide d’urgence de l’ordre de 150 millions FCfa.

Il en faudrait sans doute plus que cela, rétorque L’Œil du Sahel qui évoque un bilan matériel particulièrement lourd. Pour mémoire, croit savoir L’Essentiel, pareilles pluies n'arrivent qu'une fois tous les 70 ans. Conséquence directe : depuis un mois, l’eau du fleuve Logone est encore sortie de son lit. Les populations des villages riverains ont perdu le sommeil avec deux départements, le Mayo Danay Logone et Chari, principalement touchés.

«L'arrondissement de Maga dans le Mayo Danay enregistre environ 8000 victimes réparties dans une douzaine de villages. Le bilan matériel est important. Des maisons détruites, des champs complément immergés, du bétail emporté par les eaux.»

Paul Biya, sur un autre terrain, s’affiche en grande manche de Mutations à la veille du sommet Russie-Afrique qui se tient du 22 au 24 octobre prochain à Sotchi. Un déplacement que le président camerounais, confirme Le Messager, ne devrait pas honorer, «sauf ultime changement», lui qui doit, le jour de l’ouverture dudit forum, recevoir chez lui le ministre français en charge des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Il devrait honorer le rendez-vous, spécule Défis Actuels, rappelant que le 27 mars dernier il avait reçu son invitation des mains de l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun Anatoliy Bashkine : «Au cours de l’audience qu’il lui avait accordé à cet effet, Paul Biya et le diplomate russe avaient procédé à une évaluation de la coopération entre Yaoundé et Moscou et évoqué les enjeux de ce sommet. S’exprimant devant la presse au sortir de cet entretien, l’ambassadeur russe avait déclaré que Paul Biya a répondu favorablement à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, à prendre part à cette rencontre.»

Et voici que le gouvernement tombe à bras raccourcis sur le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, récemment, en compagnie d’une centaine d’alliés et de partisans, bénéficiaire d’un arrêt des poursuites judiciaires décidé par Paul Biya. Pour avoir, dans une interview à une radio internationale, qualifié le Grand dialogue national (GDN) de non-événement, celui qui se considère par ailleurs comme le vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 est l’objet d’un tir de barrage de dignitaires du régime.

Ainsi, alors qu’Intégration voit un «duel à fleurets mouchetés», que Cameroon Tribune dénonce la «mauvaise foi» de certains acteurs politiques, au premier rang desquels ledit opposant, que Le Détective, Le Soir et Essingan y voient un recadrage en bonne et due forme, La Voix du Centre et Le Messager prennent le parti de rire de l’agitation des «lieutenants» de Paul Biya, à qui le président du MRC vient de «donner du travail» en leur offrant du grain à moudre.

«Kamto critiqué pour son ingratitude envers Biya», titre The Horizon, là où L’Indépendant voit un opposant halluciné par les appétits de pouvoir. Des recommandations du GDN, et loin de la sortie controversée de cette personnalité, la communauté anglophone, insistent The Median et The Guardian Post, attend une révolution avec l’annonce d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

D’ici là, déplorent Intégration et Le Gideon, les attaques et assassinats barbares se multiplient dans ces zones en proie à la guerre sécessionniste. Les choses sont à ce point compliquées, soupirent en chœur The Horizon, The Post et The Star que le département du Lebialem (Sud-Ouest) est désormais sous la coupe d’un chef milicien dénommé Field Marshal, qui s’est autoproclamé «roi des rois» de la circonscription et reçu l’allégeance de nombreuses populations et de plusieurs notables, obligeant les dignitaires traditionnels du coin à supplier le gouvernement d’y envoyer sa force de feu en vue de déloger l’imposteur.