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Présidentielle 2020 : Nathaniel Olympio n’y participera pas

Togo - Politique
Au Parti des Togolais, on n’est pas emporté par le tourbillon des candidatures tous azimuts pour la présidentielle de 2020. L’horizon n’est pas encore dégagé pour s’engager dans la bataille des joutes électorales et ses lendemains très souvent mouvementés.
Cinq candidats se sont déjà prononcés pour 2020. Parmi eux, il y a des outsiders, ceux qu’il faut appeler des « objets volants insaisissables » et des éternels losers. Il y a du monde donc autour du scrutin à venir. Pendant que les « particules minuscules » de partis politiques frétillent, et les gros bonnets se veulent très communicants, la candidature du RPT/UNIR se fait attendre, voire laisse à désirer. Car ce n’est plus un secret pour les Togolais, Faure Gnassingbé veut rempiler pour un quatrième mandat. Les manœuvres ont déjà commencé par l’intermédiaire de ses griots. Toutes ces agitations sont loin d’amener le Parti des Togolais incarné par Nathaniel Olympio à descendre dans l’arène des joutes électorales. Le temps n’est pas encore venu. On reste zen.
« Je veux des élections qui puissent changer le quotidien des Togolais. Le jour où ces élections viendront, on reparlera des candidatures ». Ce souhait est de Nathaniel Olympio. Il l’a exprimé lors de la rencontre avec la presse au siège de son parti à Lomé. Le leader du Parti des Togolais répondait ainsi à une question d’un journaliste qui aimerait savoir s’il se porterait candidat pour la présidentielle de 2020. Cette réponse ne traduit pas seulement un souhait, elle exprime aussi une ligne ferme que Nathaniel Olympio imprime à son parti. Il n’est pas question d’aller à une élection à n’importe quel prix. Il l’a fait savoir déjà lors des élections locales. Le Parti des Togolais s’est abstenu d’y participer. Les faits lui ont donné raison à cause des irrégularités et des fraudes qui les ont entachées. Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets dans les mêmes conditions, le Parti des Togolais ne voient pas l’opportunité aux prochaines élections. Car, pour lui, « nous n’avons pas les conditions idoines pour qu’une élection puisse être l’élément qui donne l’énergie à un candidat ou à un parti politique de mettre en œuvre son programme ».

Aussi Nathaniel Olympio fait-il observer que « dans un pays autoritaire, les élections ne représentent pas le facteur de régulation de la vie politique ». Le leader du Parti des Togolais s’est appuyé sur des rapports qui citent le Togo comme un pays autoritaire. Pour inverser la tendance des élections frauduleuses, il propose à la classe politique de l’opposition de se « mettre ensemble sur la nécessité de créer le cadre qu’il faut pour que l’expression électorale, l’expression du vote puisse correspondre à la réalité ». Cet idéal auquel aspire le leader du Parti des Togolais se heurte aux réalités du moment. La classe politique semble plutôt (comme toujours) s’inscrire dans la logique de Pierre de Coubertin, « L’essentiel est de participer ». Les conditions devant baliser la voie à une élection dénuée de contestations ne sont pas à l’ordre du jour. On assiste plutôt à une course aux candidatures tous azimuts. Le nombre devra augmenter car il est annoncé la candidature d’autres partis politiques qui effectuent curieusement leur rentrée politique à l’approche de la présidentielle. En réalité, ces candidatures plurielles annoncent « des gouvernements d’union nationale ou de grande ouverture » qui suivent souvent les élections présidentielles au Togo. Autrement, c’est un jeu de positionnement de certains partis, le plus souvent les micros-partis.

Au regard de ces bousculades, Nathaniel Olympio observe un recul. Il ne veut certainement pas servir de caution à une élection dont les conditions de transparence ne sont pas réunies. Et c’est malheureusement ce vers quoi le pays tend, c’est-à-dire à un quatrième mandat de Faure Gnassingbé. Un mandat de trop ! « Parler de 4ème mandat pour le chef de l’Etat, c’est une aberration », s’est-il offusqué devant les médias. Il trouve que le chef de l’Etat a failli dans sa gouvernance. « Quand on a passé quinze ans à faire autant de plans de développement et qu’au bout de la quinzième année, on fait encore un plan de développement, c’est que les quinze premières années ont été des échecs. Quand vous avez quinze ans d’échecs de développement, pourquoi vous venez encore solliciter un quatrième mandat. C’est une insulte à l’intelligence des Togolais », s’emporte Nathaniel Olympio.

Sans aucun doute, le leader du Parti des Togolais fustige le Plan national de développement (PND). Le plan, selon lui, exclut les Togolais. Aussi, dit-il, il est la réplique des « grands projets de développement qui ne répondent pas aux préoccupations réelles ». Toutefois, la position de Nathaniel Olympio n’est pas un acharnement contre le quatrième mandat du chef de l’Etat.

« Nous ne le réduisons pas à une question d’individu. Il ne s’agit pas de remplacer Pierre par Paul. Il s’agit que tous les Togolais ensemble, nous puissions nous mettre dans une dynamique de transformer. C’est ce dont il s’agit, c’est la manière de penser la gouvernance qui doit changer. C’est rendre inclusive la gouvernance du pays. C’est ça qui est nécessaire. Ce n’est pas ostraciser des gens qu’ils n’ont pas la même pensée politique », relativise-t-il.

« Aujourd’hui, tous les Togolais doivent apporter leur contribution. Mais pour que cela soit, il faut que les acteurs politiques qui sont en place puissent comprendre la nécessité, il faut que les acteurs politiques de l’opposition puissent également œuvrer dans ce sens afin que les Togolais transforment ensemble leur pays », souhaite Nathaniel Olympio. Sera-t-il entendu ? Pas sûr.