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Photographie : Mounia Youssef appelle à «s'émanciper de l'esclavage de la beauté»

Bénin - Societe
Pour Mounia Youssef, photographe et artiste libano-togolaise résidant et travaillant au Bénin, les cheveux «sont les reflets de l'âme», et surtout une revendication de la féminité et de l'identité noire, dont elle a fait son combat.
À Grand-Popo, au Bénin, une exposition met le cheveu crépu à l'honneur. C'est la photographe et graphiste libano-togolaise Mounia Youssef qui présente son travail. Et pour elle, porter le cheveu crépu sans se soucier des standards occidentaux est une manière de revendiquer son identité de femme africaine. Pour Mounia Youssef, photographe et artiste libano-togolaise résidant et travaillant au Bénin, les cheveux “sont les reflets de l‘âme”, et surtout une revendication de la féminité et de l’identité noire, dont elle a fait son combat. Ainsi, ses dessins, illustrations et portraits, photographiés entre le Bénin, le Togo et le Ghana de 2016 à 2019 honorent et font la part belle aux cheveux afro, sous toutes leurs formes.

Ils sont exposés jusqu‘à la fin de l’année à Grand Popo, dans le sud-ouest du Bénin, petite ville côtière où l‘émancipation des femmes est loin d‘être un pari gagné. Dans les allées du centre culturel Villa Karo, des dessins très stylisés et minimaliste présentent des portraits de femme, toutes tenant fermement le célèbre peigne afro, devenu au fil du temps le symbole du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et du Black Power, a constaté AFP ce samedi 26 octobre 2019. Sur d’autres toiles, des slogans féministes, pour certains empruntés à la communauté noire américaine (“More power to Women all over the world”, “Emancipate Yourself from Beauty Slavery”, ou “Ne nous libère pas, on s’en charge”) sont imprimés et retravaillés.

Pour Mounia, l’art, “de la photographie au graphisme”, est avant tout une “revendication”. Et pour elle, glorifier les cheveux naturels afro tend à “créer des interrogations” qui, elle l’espère, pourront “changer les comportements et les mentalités”. “L’art a un grand impact sur les individus dans la société dans laquelle nous vivons. Les choses changent grâce à l’art, les mentalités changent”, défend-elle. Dans la salle d’exposition, de nombreuses femmes, mais aussi des hommes, des étudiants et de jeunes enfants.