Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 3:58:07 PM Mercredi, 8 Mai 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 

l-usine-sinto-un-enfer-pour-ses-employes-a-anie

L’usine SINTO, un enfer pour ses employés à Anié

Togo - Societe
Présentée comme un modèle d'investissement dans le développement local, la Société sino-togolaise (SINTO) de production de sucre, située à Anié, dans la région des Plateaux, est un enfer sur terre. En tout cas, à en croire les employés.
Sa présentation sur la toilé fait saliver. La SINTO est décrite comme une société qui adopte une technique d’irrigation goûte à goûte souterraine qui réduit de 40% la consommation d’eau, augmente de 30% la production de canne à sucre. Le tout sur une superficie de 150 ha. C’était ce que déclamait fièrement, en 2011, son Directeur général Mao Shi.

Revendiquant au moins 2 000 employés, cette société, à partir de 2010, aurait débuté un plan de modernisation avec l’investissement de huit millions de dollars avec comme objectif d’augmenter la superficie cultivable de canne à sucre… Malheureusement, cet investissement ne tient pas compte des ouvriers, de leurs conditions de vie et de travail.

A SINTO, le travail ne libère pas l’homme, mais l’appauvrit voire le chosifie pour ne pas dire qu’il le transforme en esclave moderne. Ces ouvriers n’ont pas d’équipements appropriés pour travailler. Payés avec un salaire dérisoire (30.000 pour la plupart), ils ne sont pas pris en charge en cas d’accident. Ils ne sont pas déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Exploités, les travailleurs de cette entreprise qui s’étend aujourd’hui sur 2 000 hectares, voient leurs conditions de vie et de travail se dégrader au jour le jour. Toutes les démarches entreprises pour que leur sort change ne donnent rien.

Après l’annulation de plusieurs grèves, ces ouvriers ont décidé de débrayer. Leur mouvement d’humeur entamé le 27 septembre dernier est toujours en cours. Ils campent cette fois-ci sur leur position, expliquant qu’ils ne reprendront le travail qu’après satisfaction de leurs doléances.

Ces doléances comprennent la révision et la correction du reclassement (2012-2015), la permanence de certains saisonniers, l’application de la Convention Collective interprofessionnelle du Togo en ses articles 32, 34 et 56, la rémunération du salaire de samedi et dimanche, le paiement des primes de déplacement, le paiement des primes honorifiques…

Dans la foulée, l’employeur ferme la société. Une manière de jouer sur la durée des grèves et peut-être parvenir à débaucher certains de ses meneurs pour finalement désamorcer cette crise en leur défaveur.

Quand on est en territoire conquis, tout parait facile, dirait l’autre.

A.H.