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Violation du PA dans le secteur de l'éducation : Dans sa déclaration d'Atakpame, la CSET met en garde

Togo - Societe
Le Protocole d'Accord (PA) signé le 19 avril 2018 par les fédérations syndicales de l'éducation et le gouvernement ne semble pas pouvoir résister à la capacité de violation constante des textes dont le gouvernement est devenu maître depuis des lustres.
D'après les sources proches des organisations syndicales de l'éducation, tout le malentendu a commencé depuis l'octroi des deux milliards à la fin du mois de juillet dernier. En effet, selon les informations concordantes, ce fut suite à des pressions successives que le montant prévu pour janvier 2019 a été finalement débloqué en juillet de la même année. Mais au lieu d'indexer les deux milliards aux salaires des enseignants comme le prévoit le PA en son point 3, le gouvernement, à travers la voix du ministre Bawara, martèle aux organisations syndicales qu'il n'en est plus question à cause des contraintes budgétaires.

À plusieurs reprises, il se rapporte que le ministre de la fonction publique laisse entendre qu'il revient au gouvernement de décider de ce qu'il entend faire. Les mêmes sources nous apprennent que le ministre reproche aux enseignants de se focaliser de trop sur la question des primes au lieu de penser aussi aux infrastructures scolaires et aux autres corps de l'administration publique. Lors de sa tournée qui a commencé à Atakpame, le même ministre a, d'après les fonctionnaires présents, estimé que nulle part, le PA n'a précisé que les deux milliards devraient être indexés aux salaires. Paradoxe ! Tantôt, on évoque les contraintes budgétaires, tantôt, on parle de l'interprétation du PA.

Le locataire du ministère de la fonction publique a en outre prévenu qu'un contrôle strict de présence aux postes sera organisé aux mois de février et mars 2020; un calendrier curieux quand on sait que la Coordination des Syndicats de l'Éducation du Togo menace déjà de rentrer en grève si le gouvernement refuse de respecter les clauses du protocole d'accord jusqu'à la fin de l'année en cours.

C'est dans cette atmosphère électrique que la CSET, lors de sa rentrée syndicale tenue à Atakpame le 09 novembre 2019, a rendu publique une déclaration dont la teneur suit :

Déclaration de la Coordination des Syndicats de l'Éducation du Togo (CSET)

Le secteur de l'éducation est confronté depuis plusieurs années à des crises et mouvements sociaux récurrents à cause des incompréhensions persistantes entre le gouvernement et les organisations syndicales de l'éducation. Cette situation laisse malheureusement un impact négatif sur les activités scolaires et pédagogiques, et par ricochet, des conséquences fâcheuses sur la qualité du système éducatif de notre pays.

Dans le souci de préserver la sérénité, la stabilité dans le secteur de l'éducation et la paix sociale, un protocole d'accord quinquennal a été signé le 19 avril 2018 entre les fédérations syndicales de l'éducation et la CSET d'une part et le gouvernement d'autre part.

Le début de la mise en application de ce Protocole d'Accord (PA) a le mérite d'apporter l'accalmie, aujourd'hui, constatée dans le monde scolaire. La CSET remercie le gouvernement pour les efforts consentis dans ce sens notamment en ce qui concerne l'adoption du statut particulier de l'enseignement, le concours de recrutement des enseignants volontaires et l'octroi d'un milliard indexé aux salaires.


Malheureusement, à l'issue de la rencontre entre la partie gouvernementale et la partie syndicale le 07 octobre 2019, le gouvernement, par le biais du ministre de la fonction publique, a fait savoir à la partie syndicale qu'il ne compte pas indexer les deux milliards aux salaires des enseignants bénéficiaires. Ceci relève par conséquent de la violation manifeste de l'esprit et de la lettre du protocole d'accord.

Le samedi, 09 novembre 2019, la Coordination des Syndicats de l'Éducation du Togo (CSET) a tenu sa rentrée syndicale à l'Évêché d'Atakpamé. Cette rencontre de travail a réuni les membres du Bureau National et les délégués de la CSET venus de toutes les préfectures du pays avec pour thème : « Renforcement des capacités professionnelles et syndicales ».

En marge de cet événement crucial, une attention particulière a été portée sur l'analyse de l'application du protocole d'accord.

Au regard de la situation qui prévaut, les enseignants en général et la CSET en particulier déclarent ce qui suit:

1- La non-indexation des deux milliards aux salaires est une violation pure et simple du Protocole d'Accord; une violation susceptible de compromettre dangereusement le climat apaisé qui règne déjà dans le secteur de l'éducation.

Alors que les camarades enseignants attendaient la part du budget à allouer à l'éducation pour le compte de l'année 2020, ils constatent avec indignation les déclarations du gouvernement violant allègrement le P.A. par son refus d'indexer aux salaires les deux milliards déjà acquis. Sur ce, la CSET, conformément au point 10 .4 du protocole d'accord, invite humblement le CNDS à jouer expressément le rôle qui lui est assigné par le protocole d'accord.

2- La CSET invite les membres du gouvernement impliqués dans l'application du P.A. à cultiver l'esprit de paix et de respect mutuel pour ne pas remettre en cause le climat de confiance obtenu grâce à la signature du protocole d'accord qui demeure un document de référence.

3- Le conseil des délégués réunis à Atakpame ce 09 novembre 2019 instruit la Coordination à continuer les négociations en vue d'en rendre compte lors d'une séance extraordinaire avant la rentrée scolaire de janvier 2020.

La CSET félicite enfin les autres fédérations syndicales sœurs de l'éducation pour leur engagement dans la défense des acquis du protocole d'accord et reste disponible pour la poursuite de la lutte commune.

Fait à Atakpamé, le 09/11/2019.

Pour le BN et le conseil des délégués,

La Coordination