Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 8:47:17 AM Jeudi, 28 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 

testament-le-sang-verse-les-descendants-des-anciens-combattants-montent-au-creneau

Testament Le Sang Versé : Les descendants des anciens combattants montent au créneau

Togo - Societe
C'est à travers une déclaration dont voici la teneur.
DÉCLARATION LIMINAIRE

Testament Le Sang Versé : Les victimes et les indigné(e)s par le Sang Versé à la France

L’association dénommée « Association Vigil Tricolore » se veut une association qui regroupe les anciens combattants français d’origines africaines, y compris leurs veuves, orphelins, orphelines, descendantes et descendants.

Les anciens combattants français d’origines africaines sont des victimes de l’Etat français qui les avait utilisés pour parvenir à ses fins militaires.

Le blanchiment par exemple des troupes coloniales a consisté, dans le retrait des troupes coloniales des premières lignes des défilés de victoires, voire leur rapatriement en Afrique après qu'elles ont participé à la campagne d'Afrique et à la Libération de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

Cet épisode, conclu tragiquement par le massacre de Thiaroye près de Dakar jouera grandement dans la prise de conscience des populations Africaines d’alors, menant aux revendications d’indépendance qui suivront.

Au regard des multiples interpellations adressées à l’Etat français sur la lancinante question de la mauvaise prise en charge des «anciens combattants français d’origines africaines», initiée et institutionnalisée par l’Etat français, cela systématiquement constitue une tache indélébile et déshonorante à l’image et dans l’histoire coloniale française en Afrique.

De facto, le Collectif des Familles Africaines des anciens combattants français d’origine africaine, victimes de l’Etat Français qui regroupe plus de vingt (20) associations de différents pays des anciennes colonies françaises de l’Afrique (Sénégal, Togo, Guinée Conakry, Gabon, Bénin, Tchad, Burkina Faso, etc.); ne cesse de nourrir l’espoir qu’en adressant cet énième plaidoyer à travers la présente déclaration, une issue heureuse serait trouvée par l’Etat français pour ouvrir systématiquement des couloirs de négociations .

Plusieurs points de revendications ont connu un début de solutions grâce aux différents gouvernements successifs français.

Compte tenu de la mise en application de certains points tels que la décristallisation de quelques pensions de retraite et l’octroi de la nationalité française à un petit groupe d’anciens combattants d’origines africaines qui vivaient dans des foyers français. Nous sommes en droit d’espérer obtenir de l’Etat français une reconsidération beaucoup plus affirmée de notre plateforme.

Toutefois, nous descendants légitimes de ces oubliés de l’histoire française, considérant que l’Etat français s’est assez joué du sort de ses propres soldats libérateurs ;

Considérant que, la Cour Européenne des droits de l’homme va être saisie en même temps que le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies.

Le Collectif des Associations Vigil Tricolore de l’Afrique exige de l’Etat français l’examen et le traitement sans complaisance des points de revendication suivants :

L’amélioration du taux de la pension ainsi que les droits relatifs aux services rendus à l’armée française;

L’octroi de la nationalité à tous les anciens combattants français des origines africaines qui sont encore en vie, sans discrimination de pays de résidence et à tous les ayants droit et descendants légitimes.

L'acquisition de la nationalité française par le Sang Versé sans distinction de pays et de lieux de résidence à tous descendants demandeurs,

La délivrance de visa sans tracasseries aux anciens combattants français des origines africaines, les veuves et les descendant(e)s n’ayant pas encore reçu leur nationalité française, sur présentation des preuves (documents des militaires français et lien de filiation),
Insérer dans les programmes et enseigner dans les écoles françaises et faire ancrer dans la mémoire collective nationale française l'histoire des anciens combattants français des origines africaines,
L'exhumation des corps des soldats français des origines africaines non-identifiés enterrés en France pour prélèvement d'ADN afin d'identifier les familles et les pays de provenance,

La facilité d'accès au titre de reconnaissance de la nation (TRN),
La facilité de délivrance de la carte d’anciens combattants français aux soldats encore en vie,

Le rapatriement des dossiers des anciens combattants français des origines africaines dans les ambassades de France pour la mise en application des compétences et les responsabilités étatiques françaises ;

La décoration (légion d’honneur) à titre posthume de tous les soldats français des origines africaines morts pour la France ainsi que ceux encore en vie,

La réhabilitation à titre posthume du soldat (tirailleur) Cheikhou Cissé condamné injustement par un procès militaire colonial en octobre 1917 à Dakar et déporté le 18 avril 1918 pour le bagne en Nouvelle-Calédonie où il décède en 1933,

Le soutien du gouvernement français à notre cause et son implication dans la recherche de la vérité ;

La cause des HARKIS : une partie des supplétifs engagés dans l’armée française durant la guerre d’Algérie sans avoir le statut de militaires.Les harkis comme les autres supplétifs obtiennent le statut d'anciens combattants en France par une loi du 09 décembre 1974 s'ils habitent en France et à partir du 23 juillet 2010 s'ils habitent en Algérie. La France s'engage à accueillir tous les harkis et leur famille rapprochée après la guerre d'Algérie, mais revient sur l'engagement à la suite des accords d'Evian. Seuls 42 500 harkis trouvent finalement refuge en France métropolitaine. Les harkis et leurs descendants représenteraient en 2012 entre 500 000 et 800 000 personnes en France.

Nous exigeons, au même titre que les anciens combattants français des origines africaines, leur reconnaissance et leur réhabilitation totale en tant que membres à part entière de la patrie française,
L’élaboration des plaintes juridiques contre l'Allemagne sur les crimes de guerre et les crimes racistes exercés sur les soldats français des origines africaines (exemple: feu Capitaine Charles N'Tchorere, etc).

La célébration des éditions du Centenaire de l'Armistice avec la représentation effective des familles;

Examiner et tirer leçon de l'affaire "Windrush (Royaume Uni en 1948)".

L’objectif visé par notre militantisme et la présente déclaration est que fondamentalement soit rétablie la vérité historique sur l’abandon et le massacre des Tirailleurs du Camp de Thiaroye (Sénégal), leur enfermement dans des camps et des hameaux de forestage, l’absence d’un plan Marshall en vue d’une réparation totale et approfondie et la reconnaissance de tout le préjudice qui leur a été causé et l’élargir à tous leurs héritiers et ayants droit.

Aujourd’hui, nous osons croire qu’avec l’octroi de la nationalité à ces victimes, l’Etat se doit d’encourager le peuple français à s’allier pour la mémoire et la dignité de ces vaillants combattants de la France, nos honorables pères, qui n’ont jamais jouit du respect qu’ils méritaient, y compris en temps de paix à l’intérieur des camps.

C’est avec beaucoup d’espoir que nous faisons l’économie des difficultés qui perturbent la résolution définitive et bienséante de cette problématique qui a fini par ternir l’image de la nation française.

Les familles des anciens combattants français d’origines africaines ont beaucoup souffert des conséquences néfastes de la maltraitance infligée par l’Etat français à nos pères et à nos grand-père sous quelques formes qu’elles soient, depuis des lustres.

Cause pour laquelle, nous avons placé au cœur de nos préoccupations les espoirs d’un nombre important de familles laissées en rade depuis plusieurs décennies et qui ont été maintenues dans une situation de pauvreté et de précarité inadmissible, par le système étatique français.

Au jour d’aujourd’hui, les veuves, orphelins, orphelines, descendantes et descendants qui constituent le groupe des indignés et qui croupissent sous le poids de l’ingratitude et de la mauvaise foi manifestes de la France qui jamais n’a voulu reconnaitre, encore moins assumer ses responsabilités vis-à-vis de ces indignés, victimes par ricochet de racisme, de génocide ou autres formes de crimes humanitaires perpétrés par la France, et que les mots ne sauraient explicitement décrire. Il faut souligner que ces anciens combattants français d’origines africaines sont en majorité décédés, dont certains sans jamais avoir touché une pension ou leur retraite du combattant.

Durant les guerres passées, on a également vu des soldats de l’armée allemande commettre des actes et des crimes ignobles et inhumains uniquement sur les personnes de ces soldats français d’origines africaines, qui en toute loyauté combattaient dans le seul but de défendre la mère patrie qu’est la France. Au cours de cette période, on distinguait des crimes de guerre au nombre desquels les crimes racistes. A l’époque, être un soldat français à la peau noire consistait systématiquement l’objet d’abus et de multiples exactions.

Par conséquent, la France a des responsabilités au nombre desquelles la réintégration et de la réhabilitation des soldats français d’origines africaines dans la mémoire nationale.

Aussi, l’Allemagne doit reconnaître les crimes de guerre aussi bien que les crimes racistes commis par ses soldats sur des soldats noirs français d’origines africaines.

Les victimes et les indignés du Sang Versé à la France demandent donc que justice soit faite à leur égard, ce, au sens du droit en vigueur. C’est un testament, car même les morts, à titre posthume doivent rentrer dans leurs droits.

Liberté-Egalité-Fraternité

Fait à Dakar, le 14 juillet 2019