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Les troubles sociopolitiques en vitrine dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
La grogne des moto-taximen, la veille dans la capitale, Yaoundé, a retenu l’attention des journaux camerounais parus mercredi au même titre que le séjour mouvementé du président Paul Biya en France.
«Moto-taxis : défiance capitale» est la manchette qu’a inspirée, à Mutations, la situation chaotique vécue la veille à la suite de la mesure, fort contestée par les concernés, de restriction de circulation des engins à deux roues dans le centre-ville. Circulation fortement perturbée, actes de vandalisme malgré la forte présence des forces de l’ordre.

C’était la grande pagaille, décrivent Émergence et The Guardian Post, revisitant les différents points chauds de la cité, et présentant une autorité plutôt embarrassée entre l’appel au calme et la répression, et soucieux autant que possible d’éviter un nouveau front de crise sociopolitique.

Cette activité de transport urbain est devenue un vrai boulet pour le gouvernement, constate EcoMatin, rappelant qu’il s’agit du deuxième mouvement d’humeur de ce genre dans la ville depuis le début de l’année : «Véritables égéries pour le pouvoir et l’opposition en période électorale, ces acteurs économique d’un genre nouveau, qui ont paralysé la circulation à Yaoundé hier, attendent toujours la ‘’structure d’encadrement massif’’ annoncée par le président de la République en 2013.»

Pour éviter les dérapages observés, des équipes mixtes de la gendarmerie nationale et de la police, annonce le quotidien à capitaux publics Mutations, sont en faction dans les zones désormais interdites d’accès, et les conducteurs de motos-taxis téméraires qui vont franchir la limite seront confrontés à la rigueur des pandores et des policiers afin que l’ordre continue de régner à Yaoundé.

Pendant ce temps, signale Émergence, participant à la 2ème édition du Forum de Paris sur la paix, le président Paul Biya doit faire face à la furie de ses compatriotes de la diaspora ayant pris d’assaut l’hôtel où loge sa délégation pour dénoncer la dictature du pouvoir de Yaoundé.

Regroupés au sein de la fameuse Brigade antisardinards (BAS), ces opposants au régime pourchassent désormais le couple présidentiel lors de ses différents déplacements à l’extérieur, soupire Ouest-Échos. Et l’hebdomadaire satirique Le Popoli, sous le titre «Le film d’une traque au Lion», d’abonder dans les détails de la battue engagée par cette armée d’un autre genre pour humilier celui qui, au pays, passe pour être un fauve.

S’il y a des agressions récurrentes contre Paul Biya, lors de ses séjours parisiens, c’est la faute à la France, accuse Essingan, ce pays se montrant particulièrement laxiste lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité du chef de l’État camerounais sur son sol. Il ne faudrait, rétorque La Nouvelle, non plus oublier l’inefficacité maladive de la Direction générale à la recherche extérieure (Dgre, renseignement), incapable d’anticiper sur les déconvenues vécues par le président de la République à l’étranger.

Plus sérieusement, The Guardian Post se demande si, au contact d’autres dirigeants du monde dans ce genre de sommet, Paul Biya finira un jour par s’abreuver à la source de l’alternance au pouvoir et de la bonne gouvernance.

La veille, justement, rappelle Émergence, Paul Biya, 37 ans aux affaires, a passé un sale quart d’heure devant le feu nourri des questions du milliardaire Mo Ibrahim, président de la fondation éponyme pour la démocratie.

Paul Biya a pourtant rassuré le monde, corrige Cameroon Tribune : lors du débat auquel il prenait part, le président de la République en a profité pour édifier certains observateurs sur la situation qui prévaut dans son pays et dont les difficultés actuelles, à savoir la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont des origines lointaines.