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L’OMS lance un programme de préqualification à l’insuline pour élargir l’accès au traitement du diabète

Inter - Sante
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, ce mercredi à Genève, le lancement d’un programme pilote visant à préqualifier l’insuline humaine afin d’élargir son accès et mieux traiter les personnes atteintes de diabète, notamment dans les pays à faible revenu.
« Le diabète est en hausse dans le monde entier, et encore plus rapidement dans les pays à faible revenu », a déclaré Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Selon le chef de l’OMS, cette nouvelle initiative visant à élargir l’accès à l’insuline abordable est « une étape vitale pour s’assurer que tous ceux qui ont besoin de ce produit qui sauve des vies puissent y avoir accès».

Cette décision, annoncée à la veille de la Journée mondiale du diabète (14 novembre), fait partie d’une série de mesures que l’OMS prendra pour faire face au fardeau croissant du diabète dans le monde.

Environ 65 millions de personnes atteintes de diabète de type 2 ont besoin d’insuline, mais seulement la moitié d’entre elles y ont accès, principalement en raison des prix élevés. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 ont besoin d’insuline pour survivre.
Une initiative devant stimuler l’accès à l’insuline

Le programme de préqualification des médicaments de l’OMS entend contribuer à accélérer et à accroître l’accès à des produits médicaux essentiels dont la qualité est garantie, abordables et adaptés aux marchés des pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour ce faire, le programme évalue les produits médicaux mis au point par les fabricants pour s’assurer de leur qualité, de leur innocuité et de leur efficacité. Ce qui a pour effet d’élargir la gamme des médicaments de qualité disponibles.

Des plans sont en cours pour mettre à jour les lignes directrices sur le traitement du diabète, concevoir des stratégies de réduction des prix pour les analogues et améliorer les systèmes d’administration et l’accès aux diagnostics. L’OMS travaille également avec les pays pour promouvoir une alimentation plus saine et l’activité physique afin de réduire le risque de développer le diabète de type 2.

Trop de personnes qui ont besoin d’insuline se heurtent à des difficultés financières pour y avoir accès ou s’en privent en risquant leur vie - Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’OMS.

Pour l’OMS, cette nouvelle initiative sur l’insuline devrait stimuler l’accès en augmentant le flux de produits de qualité assurée sur le marché international, offrant ainsi aux pays un plus grand choix et aux patients des prix plus bas.

« Trop de personnes qui ont besoin d’insuline se heurtent à des difficultés financières pour y avoir accès ou s’en privent en risquant leur vie », a fait valoir Dr Tedros.
Les problèmes d’accès à l’insuline

D'ailleurs, des données recueillies par l’OMS dans 24 pays de quatre continents entre 2016 et 2019 ont montré que l’insuline humaine n’était disponible que dans seulement deux tiers des établissements de santé et les insulines analogues dans 13%. De plus, cette enquête a montré qu’un mois d’approvisionnement en insuline coûterait à un travailleur à Accra, au Ghana, l’équivalent de 5 jours et demi de salaire par mois, soit 22% de sa rémunération.

A l’image du Ghana, les patients sont obligés, dans plusieurs pays africains, de payer de leur poche pour se soigner. « Du coup, certains patients sont contraints de diminuer le dosage pour utiliser beaucoup plus longtemps le médicament », a déclaré dans un entretien accordé à ONU Info, Dr Gojka Roglic, experte en diabète à l’OMS. Outre la conséquence directe de la mort, l’autre conséquence à long terme serait un mauvais contrôle de la glycémie et des complications pouvant conduire à une baisse de l’espérance de vie.

Même dans les pays riches, les gens doivent souvent rationner l’insuline, ce qui peut être mortel pour ceux qui ne reçoivent pas la bonne quantité du médicament. « Des rapports des journaux ont montré qu’aux Etats-Unis par exemple, des malades qui n’ont pas eu la possibilité de se procurer l’insuline sont décédés », a ajouté Dr Roglic.

Dans ces conditions, « la préqualification des produits d’autres entreprises contribuera, nous l’espérons, à uniformiser les règles du jeu et à garantir un approvisionnement plus régulier en insuline de qualité dans tous les pays », a insisté de son côté, Dr Mariangela Simão, Directrice générale adjointe de l’OMS chargée des médicaments et des produits de santé, citée dans le communiqué de presse.

Plus de 420 millions de diabétiques dans le monde

Selon l’agence onusienne basée à Genève, plus de 420 millions de personnes sont atteintes de diabète dans le monde. Cette maladie est la septième cause de décès et l’une des principales causes de complications coûteuses et invalidantes comme les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les insuffisances rénales, la cécité et les amputations des membres inférieurs.

Or malgré une offre abondante, le prix de l’insuline constitue actuellement un obstacle au traitement dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire. Trois fabricants contrôlent la majeure partie du marché mondial de l’insuline, fixant des prix prohibitifs pour de nombreuses personnes et de nombreux pays.

« Ce programme est justement un effort pour faire baisser les prix. Mais s’il y a plus de compétitions, comme c’est le cas dans le marché des médicaments pour le VIH, le paludisme, avec l’ouverture de marché aux autres, on peut s’attendre à une baisse des prix », a admis Dr Gojka Roglic, experte en diabète à l’OMS.

Le diabète de type 1 (connu auparavant sous le nom de diabète insulinodépendant ou diabète juvénile) se caractérise par une production d’insuline insuffisante. Ces diabétiques ont donc besoin d’insuline pour survivre et maintenir leur glycémie à des niveaux permettant de réduire le risque de complications courantes comme la cécité et l’insuffisance rénale.

Les personnes atteintes de diabète de type 2 ont besoin d’insuline pour contrôler leur glycémie afin d’éviter les complications lorsque les médicaments oraux deviennent moins efficaces à mesure que la maladie évolue. Le diabète de type 2 (appelé jadis diabète non insulinodépendant ou diabète adulte) résulte de l’utilisation inadéquate de l’insuline par l’organisme. Il est souvent la conséquence d’un excès pondéral et de l’inactivité physique.