Paru aux Editions Lumière, ce recueil de 100 pages comporte 63 poèmes. Fruit d’un travail d’écriture qui couvre une période allant de 2002 à 2014. Soit 12 ans de réflexions que l’auteur, lui-même, compare à une sorte de « voyage initiatique ».
Il faut également voir dans cette longue durée de travail, un « cheminement » fait par Dr Jean Emmanuel Gnagnon en rapport non seulement aux événements socio-politiques de son pays, mais aussi à une expérience personnelle qui, d’ailleurs, a fini par développer en lui un relativisme qui le pousse à douter et à reconsidérer les vérités reçues et entretenues par la Religion.
« Ouvrir la Porte d’un Nouveau Jour » aborde plusieurs thèmes universels tels que la mort et la vie, la Justice, la liberté et la paix, la quête de l’invisible ou de l’inconnu. Mais le discours anti-dogmatisme ou anti-ecclésiastique semble être le fondement même de ce recueil.
On peut lire à travers cette écriture en mouvement, le rejet de tout dolorisme, de toute résignation, mais aussi la dénonciation de toute pensée unique et unidimensionnelle pour y voir une apologie du combat et de la lutte pour la liberté. En fait, le désir de l’auteur de ce recueil de poème, c’est de pousser ses contemporains à la réflexion et de leur ouvrir les yeux, tout en leur ouvrant les portes gardées fermées. Dr Jean Emmanuel Gnagnon estime que la Religion est une création de l’Homme, et que les hommes religieux ont délibérément caché la vraie histoire à l’humanité.
« La Religion n’est pas de Dieu. C’est une invention humaine. J’ai écrit pour être auteur, j’ai écrit pour transmettre un message. C’est un recueil pour aider ceux qui veulent prendre leur chemin initiatique de la vie. Ceux qui sont à la quête de l’invisible, de la liberté… C’est un cantique de l’espoir, c’est un chant de l’action, une invitation à la connaissance de soi et à la connaissance de Dieu », a souligné le jeune poète togolais.
Oncle Kodjovi, Linceuil, De l’amour de Narcisse, De l’immortalité, De l’unique eau, du commun obscur, Du rien du néant, Liberté I, Demain anonyme, Liberté II, La paix, Martyres, Non, D’enfance, Enterrements , L’épée de Damoclès, Vox pueri, Vox Dei, Conquérir l’inconnu, Meminero, Minuit, Voyage, Nous sommes, Renaître, Les gladiateurs, Epitaphe, La coupe de Chrysolithe, Et dans la treizième année…, Un jour viendra, Le Cantique des aigles, C’est écrit, Le Sacrifice mystique, Du silence originel, Sancta Maria, In libertate permanere, Ecce Homo, Prendre le chemin du paradis…, Prières perdues, Quand tout sera fini… Voilà les titres des 63 poèmes que comporte ce recueil.
A en croire Dr Komlan Mawuli Diepena, Enseignant au département des Lettres Modernes à l’Université de Lomé, la poésie de Jean Emmanuel Gnagnon se démarque par son rythme, son style dynamique, vivant et circulaire.
« La poésie de Dr Gnagnon est soutenu par une forme d’écriture dynamique, vivante et circulaire, cette forme d’écriture que Manaf Boukari a appelé dans sa préface : une écriture cyclothymique. En effet, le rythme de la poésie de J. E. Gnagnon se confond par alchimie à la danse, non pas seulement des mots, mais aussi des idées comparables à l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue, l’incarnation de l’infinitude du temps. Il s’agit là d’une écriture poétique qui permet à Dr Gnagnon de se démarquer de ceux qui s’improvisent aujourd’hui poètes et offrent au public ce que Prof. Togo-Ata Apédo-Amah appelle ‘‘ L’aller à la ligne ’’. Dans cet ouvrage, le poète Gnagnon ne force ni les vers, ni les rimes », a-t-il commenté.
Né à Lomé le 13 Novembre 1983, Dr Jean Emmanuel Gnagnon, auteur du recueil a fait ses études primaires et secondaires à Lomé. Il obtint son Baccalauréat Série A4 en 2004. Alors qu’il était attiré par les études de droit, il fut obligé par feu Professeur Janvier Amela à s’inscrire en Lettres Modernes. Ce monument dont il fit la connaissance alors qu’il était encore en classe de seconde, va dès son entrée à l’Université, l’initier aux Lettres classiques. Et le disciple ne quittait plus le maître jusqu’en 2007 où disparut pour toujours, ce dernier.
Son brillant cursus universitaire est couronné en 2015 par un doctorat de troisième cycle soutenu à l’Université de Lomé sur l’œuvre d’Ahmadou Kourouma. Depuis 2014, il intervient en tant qu’enseignant au département de Lettres Modernes où il continue ses recherches, notamment sur les questions d’hybridité scripturaire, sur la littérature postcoloniale et sur la neuro-critique.
Godfrey Akpa
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