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Corps de la Paix-Togo : Des agents de sécurité licenciés sans indemnités

Togo - Societe
Lorsque dans un pays les tenants du pouvoir se montrent laxistes devant des violations des droits des citoyens, on ne peut que se retrouver face à des scandales. C’est un secret de Polichinelle. Au Togo, des expatriés règnent en maître sur un territoire conquis. Ces étrangers piétinent impunément les droits des employés dans les sociétés qu’ils dirigent. C’est ce à quoi on assiste au Corps de la Paix au Togo où des ex-agents de sécurité sont abusivement licenciés sans leur verser leurs « droits légaux et dommages-intérêts pour licenciement abusif ».
Il est connu de tous que le Corps de la Paix est une structure qui œuvre dans l’humanitaire. Et comme toute structure opérant dans le pays, il a embauché, depuis avril 2009, certains fils du terroir pour servir dans la société comme agent de sécurité. Malheureusement, en septembre 2016, plusieurs de ces agents ont été « abusivement » licenciés par Victor Luboyeski, Directeur National du Corps de la Paix-Togo.

Il ressort de sa lettre de licenciement que la gestion de la sécurité, de ses bureaux ainsi que celle des résidences de certains employés au service de sécurité est transférée au service de sécurité du Département d’Etat Américain et que cette action implique que les contrats des agents de sécurité, des superviseurs des agents de sécurité ainsi que celui du commandant de la force de sécurité, ne seront pas renouvelés quand ils prendront fin le 24 décembre 2016.

Conscient que l’acte posé allait causer des dommages, car étant des pères de famille, ce dernier, lors d’un exposé, propose aux gardes, un règlement à l’amiable. Dans un document qu’il leur a remis, il est noté : « Nous comptons vous présenter un règlement équitable incluant toutes rémunérations, indemnités et avantages en vertu de vos contrats conformément à la loi togolaise ».

Ainsi, par une note en date du 19 octobre 2016, le management informe tous les agents de sécurité qu’ils ne sont plus requis de se présenter au service le 1er décembre 2016 et que tous leurs salaires seront payés jusqu’au 24 décembre 2016. Malheureusement, le 19 octobre 2016, sans tenir compte de toutes ses promesses au cours de l’exposé et sans aucune négociation au préalable pour aboutir à un compromis, il a invité les employés à signer un Protocole d’Accord qui s’avère unilatéralement conçu, annexé d’un tableau récapitulatif des droits que le Directeur se propose de payer et une lettre de licenciement sans motif. Les employés jugent la procédure illégale et contraire aux lois togolaises comme le Directeur l’avait signifié dans son exposé. Plusieurs agents ont refusé de signer ce Protocole d’Accord qu’ils trouvent inique.

Constatant plusieurs irrégularités dans le calcul de leurs indemnités, les sieurs Avokpo Komi Gbébléwu, Fiagbényo Addah Cyrille, Napo Djoua, entre autres, ont saisi le Tribunal de Travail par le biais du Cabinet d’Avocat de Me Gagnon Yawo TOBLE, Avocat à la Cour, lequel Tribunal a convoqué le Directeur du Corps de la Paix. Mais ce dernier, selon nos informations, a refusé de répondre à cette convocation.

Selon la requête du Cabinet d’Avocat de Me Gagnon TOBLE via le Tribunal du Travail, les droits et dommages-intérêts à verser aux requérants s’élèvent à 18 257 672 F CFA chacun. Mais à ce jour, ils n’ont rien perçu. Ces ex-employés estimant que les responsables de cette structure humanitaire ont volontairement décidé de violer leurs droits, ils ont adressé une note en date du 19 octobre 2018 au ministre des Affaires étrangères pour lui exposer leur injuste traitement par le Directeur National du Corps de la Paix-Togo. Selon eux, cette attitude du premier responsable de cette institution américaine est illégale et contraire aux lois togolaises. C’est suite au Conseil du ministre des Affaires étrangères que les victimes ont adressé au Directeur National du Corps de la Paix une lettre en date du 05 novembre 2019 qui a d’abord rappelé comment ils ont été « abusivement » licenciés et les démarches administratives qu’ils mènent pour rentrer dans leurs droits.

La lettre précise : « Nous sommes surpris de constater que malgré l’avis technique porté à votre connaissance, vous êtes restés indifférent et votre silence commence à nous révolter puisque notre famille continue de vivre une situation de précarité. L’injustice étant source de haine et de violence et pour ne pas arriver là, nous souhaitons une rencontre avec l’ambassadeur des USA au Togo en votre présence pour savoir ce qu’il pense de l’avis technique donné par l’Etat togolais sur le dossier ». Tout porte à croire que cette lettre est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Dès réception de cette lettre, le Directeur National du Corps de la Paix et l’Ambassadeur des USA au Togo ont fait afficher les photos de ces agents (victimes de ce licenciement abusif), aussi bien à l’ambassade qu’au Corps de la Paix, tout en donnant des instructions fermes aux nouveaux agents de sécurité de veiller à ce que les licenciés qui sont en quête de leurs droits n’approchent plus les lieux.

On ose croire que l’Ambassadeur des USA au Togo n’est pas véritablement au courant de la manière injuste dont ces ex-agents de sécurité ont été licenciés et restés jusqu’alors sans leurs droits. Sinon il ne cautionnerait pas cette forfaiture du Directeur National du Corps de la Paix. Des sources concordantes font état de ce qu’il n’est pas du genre à cautionner les injustices sociales. S’il le faisait, il ternirait au Togo l’image des Etats Unis que tout le monde sait défenseurs des droits humains et promoteurs de la démocratie dans le monde.

Il urge donc qu’il se saisisse du dossier pour y voir claire et faire en sorte que les victimes entrent dans leurs droits. En le faisant, c’est l’image des Etats Unis qui sortirait encore grandie aux yeux des Togolais, mais aussi du monde entier.


D.K.