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La Chronique de Yves de Fréau : Insurrection armée, vous avez dit ? Silence, Claude Le Roy décerne des prix !

Togo - Sport
« Aucun malheur n’arrive jamais seul, dit-on ». Cette phrase quelque peu biscornue dans un groupe acquis à une cause entièrement sportive, est du Secrétaire général de l’AJST (Association des Journalistes Sportifs du Togo), Kodjo Avoulété. Il résumait là, une réflexion sans doute personnelle, sans soupçonner une seule seconde qu’il dévoilait un état d’esprit partagé par beaucoup de ses compatriotes, par rapport à l’affaire Abraw Samer. Un sujet qui plonge toute la presse sportive nationale dans une totale consternation, dans des émotions indescriptibles et au creux de multiple interrogations. Le sieur Avoulété, en mettant sur la toile les mots « Aucun malheur n’arrive jamais seul », semble inspiré, ou peut-être touché par ce que vit depuis le 21 novembre dernier le technicien Abraw Samer… A sa phrase trempée par une forte dose d’émotion empreinte de fatalité, le poète ajoute innocemment la sienne, chargée d’espoir et de revirement : qui vivra verra…
La vie de l’homme, on le dit souvent, peut basculer en une seule seconde… Et à l’heure où pleurent les lignes de cette Chronique, l’exemple vivant de cette vérité a pour nom, Abraw Samer. Et en cet instant précis où la plume du poète se permet de glisser sur un terrain si glissant et dangereux pour tout journaliste sportif togolais, c’est à cet homme, ancien président de l’Association des Entraineurs de Football du Togo qu’elle pense. Sa situation inattendue actuelle, tout en nous confirmant que la vie de l’homme peut basculer en une seule seconde, vient également malheureusement nous renforcer dans notre conviction que le ridicule a embrasé toute l’étendue du territoire togolais ; au point de faire commettre à ses habitants des actes hautement effarants. Un instant… s’il vous plait !

La plume du Chroniqueur demande juste un petit moment de répit, le temps de fermer provisoirement la page d’Abraw Samer, ex sélectionneur des Eperviers cadets et d’en ouvrir celle du sélectionneur à vie des Eperviers fanion, Claude Le Roy…

Non seulement, le vieux technicien français a la…capacité de faire refluer le Togo de 30 places au classement FIFA en moins de 4 ans, il a aussi l’énorme privilège de renverser les rôles entre ses employeurs et lui, l’employeur incapable. Le ridicule institué !!! Si seulement il tuait…

Nous sommes un certain samedi soir au Togo. Un 30 novembre 2019 dans un endroit appelé « Grand Rex » qui accueille un odieux spectacle titré Nuit des mercis. Ou encore Nuit des grandes flatteries des « Graines du Togo » de Claude Le Roy ! Une pure démonstration de la grandiose cérémonie de renversement des rôles les plus pathétiques du monde. Sur l’affiche, on croit lire, « Silence, Claude Le Roy décerne des prix ! ». On notera par la suite que parmi les heureux adjudicataires, il y avait le Colonel Guy Kossi Akpovy, président de la Fédération Togolaise de Football. Après avoir vu l’employé (Claude) féliciter et offrir un trophée à son employeur (Guy), « pour sa contribution au développement du football togolais », le triste spectacle pouvait prendre fin. On aura tout vu !!! Le monde à l’envers aussi… Et c’est notre Togo qui continue de se ridiculiser. O mon Dieu, pourquoi ?

Pourquoi tant de maladresses ? Pourquoi tant d’amateurisme de la part de ces dirigeants ? Et pourquoi de grandes et respectables sociétés comme la Brasserie BB de Lomé, Total et plein d’autres qui soutiennent cette mascarade, ne comprennent toujours pas que « Graines du Togo » n’est qu’une fiction ? Pour une organisation qui consiste vraiment à détecter des talents sur l’ensemble du territoire national en vue de bâtir une sélection nationale capable de défendre plus tard une équipe nationale solide et capable de défendre les couleurs nationales, c’est vraiment un seul talent qu’on sortirait par an ? Pour un promoteur âgé de 73 ans, et qui en trois ans, en a détecté trois, quel âge aurait-il s’il devrait arriver vraiment à former une simple équipe ? Sans réserve, quoi !

Ailleurs, ces explications suffiraient à faire comprendre aux gouvernants que cette création « Graines du Togo » du vieux technicien français, frise une histoire de fiction. Une histoire que beaucoup d’esprits, à tort ou à raison, comparent à cette tentative d’insurrection armée au Togo. Seulement, elle a vu, et c’est bien vrai, interpeller 18 terroristes parmi lesquels le tout récent entraineur de Sémassi FC de Sokodé, Abraw Samer. Une question sur laquelle, un simple chroniqueur ne peut aujourd’hui ni demain se prononcer. La seule chose ici maitrisée, ce sont les mots soigneusement laissés sur la toile par le confère Kodjo : « Aucun malheur n’arrive jamais seul, dit-on ». On y pense… Puis, on se surprend à découvrir qu’avant d’être présenté par la police nationale le 03 décembre dernier, au milieu des 17 autres révolutionnaires, le technicien Abraw Samer de Sémassi FC, faisait face à d’autres situations moins enviables…

D’abord, une note d’avertissement datant du 21 novembre à lui adressée par son président Esso Wavana Ahmed Adoyi, lui signifiant l’obligation de gagner absolument les deux matchs des 6e et 7e journées de championnat « afin de replacer dignement Sémassi dans le classement ». Au risque évidemment d’être suspendu dans son rôle de coach principal.

Une semaine plus tard, le 28 novembre, et dans une nouvelle note, une décision de ce président suspend provisoirement de son poste d’entraineur Abraw Samer. Et à peine le temps de s’habituer à son nouveau statut de chômeur, le voilà, le malheureux, embarqué dans une fâcheuse affaire d’insurrection armée. Et justement c’est son image de chef rebelle telle que présentée par la police nationale, au milieu de ses présumés disciples qui a sans doute influencé l’intelligence du Secrétaire général de l’AJST. Une phase bien courte « Aucun malheur n’arrive jamais seul, dit-on », qui a ouvert le chemin à cette Chronique titrée « Résurrection armée, vous avez dit ?... ». Le poète demande juste un petit silence parce que là, dans la majestueuse salle du Grand Rex, un escroc oublié de la République le réclame. Alors, « Silence, Claude Le Roy décerne des prix ! »