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Présidentielle de 2020 : Le Togo est à l’aube d’un grand péril, selon le CAR

Togo - Politique
Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) ne sera pas dans la course à la présidentielle de 2020. Réunis en Conseil National samedi dernier à Lomé, les présidents des fédérations du « parti des déshérités » ont décidé, d’un commun accord, de se retirer du processus électoral.
Samedi au siège du CAR, lors du conseil national placé sous le thème : « Le salut du Togo pour le courage de la vérité », ils étaient nombreux ces militants tous vêtus de rouge à scander en chœur le slogan inconditionnel du parti de Me Agboyibo : « A bas les vieilles méthodes, vive le renouveau ».

Ils ont décidé de ne pas se prêter au jeu de la présidentielle de février 2020. Ils « refusent d’accompagner » le régime de Faure Gnassingbé à la mascarade qui se prépare. Pour eux, aller à cette élection de 2020, c’est comme « cautionner la fraude électorale » en perspective.

Les responsables du CAR n’ont pas hésité à tirer à boulet rouge sur le régime RPT-UNIR qui s’obstine à tenir le 22 février 2020 une « farce électorale visant à consacrer un 4eme mandat présidentiel de 5 ans à Faure Gnassingbé ». Ils estiment que le cadre électoral pour la présidentielle en vue souffre de « graves anomalies ». En témoigne « la parodie de réformes orchestrées par le gouvernement dans le but de s’assurer la main mise absolue sur toutes les institutions en charge de l’ensemble du processus électoral, la CENI et ses démembrements, la Cour Constitutionnelle, la HAAC… ».

Me Yawovi Agboyibo et ses collaborateurs justifient leur « choix douloureux » de ne pas prendre part à ce scrutin par le fait que « les partis politiques connus pour leur contestation réelle du système n’ont même pas un seul représentant officiel dans plus de 3000 bureaux de vote et au sein de 16 commissions électorales locales indépendantes (CELI) auxquelles il revient de collecter et de transmettre à la CENI les procès-verbaux et les fichiers de résultats des bureaux de vote ».

« Considérant qu’en dépit des graves anomalies ci-dessus relevées, si notre parti le CAR s’obstine à participer à ce scrutin, à qui ira-t-il se plaindre ? Ce n’est certainement pas à la CEDEAO, ni au G5, ni à l’ONU. On ne manquera pas de le référer à la présente Cour Constitutionnelle bancale et taillée sur mesure du régime dont le comportement est connu de tous à l’avance. Notre pays est à l’aube d’un grand péril. Les belles promesses des gouvernants pour un devenir meilleur de notre pays nous ont endormis au point de rendre complice et passif notre attentisme. Ainsi, avant que notre sommeil ne devienne suicide, il est temps de nous réveiller et d’opérer le choix entre accompagner le régime dans ses dérives ou lui résister », lit-on dans la déclaration sanctionnant ce Conseil national.

Tirant leçons des processus électoraux passés émaillés de violences de tous ordres auxquels s’ajoutent les conditions désobligeants dans lesquelles s’organise le scrutin présidentiel de 2020, le CAR suspend également la participation de ses représentants de tous les organes liés au processus électoral en cours, notamment la CENI et ses démembrements.

Au passage, le Conseil lance un appel ultime et pressant au gouvernement togolais afin d’arrêter le processus en cours et d’engager des discussions avec les forces vives en lutte pour l’alternance dans le but d’apaiser le climat politique et social du pays.

Rappelons que ce n'est pas la première fois que le parti des déshérités boycotte une élection présidentielle. En 2015, le CAR a avancé presque les mêmes arguments et s'est retiré du processus.


Godfrey Akpa