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Il était une fois l'attentat de Cabinda le 8 janvier 2010

Togo - Societe
Il y a 10 ans se produisit le drame de Cabinda au cours duquel plusieurs togolais ont été blessés dont des cas graves. On a enregistré malheureusement 2 morts.
Le 8 janvier 2010, alors que la délégation togolaise composée des joueurs et des officiels se rendait en Angola pour la phase finale de la CAN qui va se dérouler cette année-là, les rebelles du Front de libération de Cabinda (FLEC) ouvrèrent le feu sur les bus des Eperviers. Bilan, plusieurs blessés graves dont le cas de l’ex-gardien Kodjovi Obilalé ; et deux morts : le sélectionneur adjoint Amélété Abalo et le journaliste Stanislas Ocloo.

Le traumatisme s’empare du peuple togolais. L’émotion prend le pas sur la compétition. Mais la Confédération africaine de football (CAF) choque par son attitude arrogante. Selon cette instance, « la délégation togolaise aurait dû éviter le drame en respectant le règlement de la CAN, à savoir en prenant l’avion et pas le bus ». Une sortie qui, non seulement manque d’humanité, mais crée une polémique. Au Togo, c’est la colère totale. Conséquence, une crise est née entre Lomé et l’instance continentale.

Dans ce contexte, faut-il se rendre en Angola pour prendre part à la compétition ou retourner au bercail pour le deuil des illustres disparus ? La seconde option est choisie. Issa Hayatou, alors président de la Confédération et son équipe s’en offusquent et prennent une sanction contre le Togo. Elle sera levée quelques mois après suite à une médiation de la Fédération internationale de football association (FIFA).

Cet attentat a laissé des traces indélébiles. Kodjovi Obilalé touché par des balles est devenu handicapé à vie. Il publie un livre sur ce drame intitulé « Un destin foudroyé ».

En effet, raconte-t-il, « soudain un bruit violent vient stopper toutes les discussions dans le bus. Je n'ai pas le temps de comprendre de quoi il s'agit que je ressens comme une énorme décharge électrique dans le bas du dos. C'est la panique dans le bus. Aux cris se mêlent des centaines de détonation, comme une pétarade qui ne s'arrête pas. Les balles sifflent autour de nous dans tous les sens. Quelques vitres éclatent mais pas la mienne. Le bus poursuit sa route quelques centaines de mètres avant de s'immobiliser. Le chauffeur s'effondre, du sang partout sur le cou et le visage. Autour, ça canarde dans tous les sens, impossible de voir d'où vient l'assaut. Les joueurs se jettent à terre, entre les sièges ou dans l’allée centrale. J'essaie d'en faire autant mais mon corps ne répond déjà plus. Les bras fonctionnent mais le reste ... Je me débats, je suis une cible idéale avec mon tee-shirt rouge. La panique monte, je me vois tiré comme un vulgaire lapin. Mon voisin Kpatoumbi, d'un geste militaire sûr, se relève et se jette sur moi. Il me ratatine sur mon siège avant de me glisser plus délicatement au sol. Mais il n'y a pas beaucoup de place. La position est inconfortable. Mon dos me fait atrocement souffrir. Je parviens à y glisser ma main ».

Hier lors de la cérémonie de remise du Ballon d’or africain en Egypte, comme une réparation morale, la Confédération africaine de football a remis un trophée spécial à M. Obilalé, une manière de lui rendre hommage.

Aujourd'hui 10 ans, jour pour jour, les Togolais ressentent encore ce drame comme si c'était hier.

A.H.