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UN VRAI IMBROGLIO, Satirique propos sur une bataille de bourreaux et tragiques rivaux

Afrique - Politique
Qu’est-ce qui, au moment où paraît l’Éco, comme des tombereaux de beaux draps risquent d’être déversés depuis la Côte d’Ivoire sur l’ensemble de la CEDEAO ?

Les actes et les paroles de deux hommes, qui d’ailleurs se ressemblent comme deux gouttes d’eau, comme deux jumeaux qui jouent avec leur peuple comme des enfants au yoyo ?
ADO et Soro. ADO, non pas adolescent, ou alors ado de plus de soixante-dix ans et Soro qui n’a pas fini d’être un damoiseau. Donc tous les deux parfaitement rigolos, si le duo n’avait pas été celui de dangereux guérilleros aux ego parfaitement égaux. Tous aussi faux l’un que l’autre, héros dans un mélo, un grand cirque ou un zoo où les deux animaux ( faut-il les comparer à de vulgaires bonobos gesticulants ou de terribles taureaux puissants fonçant l’un sur l’autre après avoir saccagé villes et hameaux autour d’eux, soulevant partout une immense poussière de terreau aveuglante ?). Le couple est tout, sauf un tandem de prêtres portant sur les fonts baptismaux leurs troupeaux pour la création d’une nation paisible. Démo ! Démo ! crient-ils. On devait entendre : couteaux ! Couteaux ! Démo ! Démo ! C’est beau quand on a fini de faire gbo !gbo !gbo ! à Gbagbo. Gbo !Gbo !Gbo ! en vue de devenir prégo, l’Ado d’abord puis le Petit Gros ensuite. Au risque de réduire, s’il le faut, toute la descendance de l’homo en lambeaux. On ne soupçonnait pas qu’après l’intervention des armées de Sarko pour bombarder Gbagbo, sans égard pour le chao qui pourrait en résulter, nos deux Zozos joueraient perso, chacun voulant se servir de l’autre comme un escabeau pour atteindre le sommet du plateau. Mais, inexorablement, les vieux arguments connus viennent au galop : complots, audio, conflits tribaux, armes découvertes dans les caveaux, affrontements pré-et-post-électoraux…

Que signifie pour les deux rivaux de revêtir, chacun le manteau du bourreau ? Quand connaîtrons-nous la fin de ces minables tableaux du mélo, dont le dénouement est de mener le peuple en bateau, ou tirant, tels des chiens un traineau, toutes les populations dans la fange, tableaux dont les totaux, tout compte fait, sont proches de la valeur zéro ?

Et à mesure que le scénario macabre se joue, s’élève le mont écrasant de maux : boue et boyaux mélangés, ordures, peaux et os en compost, dans des charnières et des puits, non dans de vrais tombeaux.

Mandat d’arrêt et de dépôt contre Soro ! Le commando d’Ado attendait à l’aéroport Soro. Il fallait que Soro eût peur, voyant le tableau du ciel par le hublot.

Ce qu’Ado aurait adoré, c’est que, comme Gbabo et Blé Goudé, Soro fût conduit, illico presto, de l’aéroport au cachot afin qu’il eût, lui Ado, le plaisir, du haut de la présidence, de contempler le butin de guerre derrière les barreaux ou même le cou sous le billot.
Et les fans, les collabos des deux champions se livrent des combats verbaux, par des propos qui sentent les caniveaux, déversés à flots sur les télés, les radios, les réseaux sociaux.

Qui nous décrira bien ces doctes dindonneaux, chapeaux et manteaux d’universitaires exhibés bien haut, se vantant les uns et les autres d’avoir piégé les ennemis ? Peut-être Molière, ou Feydeau ? Ou Dadié ou l’un de nos griots ou conteurs de fabliaux nourris de récits satiriques ancestraux ?

Aboiements de chiots que leurs auteurs déguisent en cours magistraux ! De part et d’autre ils montrent les crocs ! Soit prêts à foncer sur l’os qui leur est tombé de la gueule pour l’attraper à nouveau, soit pour ceux qui le tiennent aujourd’hui, à le défendre et le conserver au chaud dans leur enclos.

Et, quel numéro jouent la France et tous les occidentaux dans cet imbroglio ? Dans cette Afrique des héritiers de caporaux et de généraux (on peut les confondre grosso modo, même s’ils tiennent des propos d’intellos), attendre, étudier pour voir celui des deux potentiels prévôts de la chasse gardée café-cacao, celui qui au pouvoir, leur offrira le gros lot.

En Côte d’Ivoire aujourd’hui, le mot, pour un pays nouveau serait la réconciliation, mais ne pourront l’apporter ni Ado, ni Soro. On ne peut surtout pas prévoir tous les tragiques soubresauts.
Et nous, laissant de côté le fait que l’Ado soit le plus fidèle des vassaux de la France, le meilleur des valets locaux qui nous donne cette année un Éco toujours suffisamment esclave de l’euro, ignorant ce que nous réserverait ou nous fabriquerait Soro s’il devenait Prégo à sa place, il ne nous reste qu’à les renvoyer dos à dos.
Nous pouvons, au Togo comme ailleurs crier : «  Adodo hanto! » Notre manière de dire haro ! ou «  honte à vous ! »

Adodo hanto sur Ado !

Adodo hanto sur Soro !

Sénouvo Agbota ZINSOU