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Les populations de l'Ogou et de la Kozah en danger, la CDPA lance l'alerte

Togo - Politique
Il y a une forte présence de produits chimiques dans les anciennes usines textiles de Datcha et de Kara. Malgré la confirmation de la présence de ces substances nocives et très dangereuses pour les populations, par l’Autorité nationale pour l’interdiction des armes chimiques (ANIAC), le gouvernement de Faure Gnassingbé n'a rien fait pour la protection des pauvres citoyens. Une situation qui fait réagir la Convention démocratique des peuples africains (CDPA).
COMMUNIQUÉ DE LA CDPA
Les populations de l’Ogou et de la Kozah en danger et le gouvernement se tait !

La CDPA a été informée par les médias que les anciennes usines textiles de Datcha (préfecture de l’Ogou) et de Kara (préfecture de la Kozah) abritent d’importants stocks de produits chimiques dangereux. Le gouvernement du Togo a mandaté l’Autorité nationale pour l’interdiction des armes chimiques (ANIAC) pour: (i) identifier et établir le niveau de dangerosité desdits produits, y compris les sites environnants contaminés, d’une part, (ii) et proposer un plan de sécurisation approprié de ces usines, assorti d’une procédure d’enlèvement et de destruction, d’autre part.

Le rapport de l’ANIAC, suite à ses investigations à Datcha, en décembre 2017 et à Kara, en janvier 2018 est alarmant. L’ANIAC observe la présence d’environ 260 tonnes de résidus chimiques « corrosifs, nocifs voire mortels ou explosifs » entrant dans la fabrication de pagnes et d’engrais chimiques, provenant de stockages pendant et après la fermeture des usines en 2001. L’agence note que le mauvais stockage des produits chimiques a favorisé, par le biais de drainage des eaux de pluie, la pollution des alentours des deux usines, et plus grave, des rivières qui desservent les localités qui les abritent.

Par ailleurs, l’ANIAC constate aussi une pollution de l’air par une impressionnante quantité de fibres d’amiante, répandues dans les deux usines, suite à l’enlèvement des tuiles en amiante dans le cadre de leur décoiffement en vue de récupérer l’armature pour vente. Les fibres d’amiante, produits extrêmement dangereux et sources de cancer du poumon, se rependent dans l’air au gré du vent.

Le Chef de l’Etat, monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, candidat aux élections présidentielles 2020, bien qu’alerté de la situation, à ce jour n’a pris aucune mesure appropriée pour supprimer les sources de pollution de l’environnement par les produits chimiques et des fibres d’amiante, et partant préserver de l’empoisonnement les habitants de Datcha et Kara vivant près de ces sites et tous ceux qui vivent le long des rivières polluées.

Pire, le régime pousse le cynisme jusqu’à maintenir dans ces unités industrielles désaffectées le personnel de gardiennage, utilise des ouvriers pour démolir les toits en tuiles contenant de l’amiante et à loger dans les villas de usines des sapeurs-pompiers et leurs familles sans aucune protection.

La CDPA s’interroge sur ce cynisme, voire cette méchanceté de nos autorités de fait qui favorisent sans état d’âme l’empoisonnement des togolais, tout en leur demandant de voter en leur faveur « pour consolider leur bilan ». Sinon comment comprendre le manque criminel de réaction de ce gouvernement à mettre en pratique des recommandations pour éliminer des déchets toxiques afin de garantir la santé des togolais ? Déjà un certain nombre de malades de cancer auraient été enregistrés dans la zone !

La CDPA ne s’explique pas non plus pourquoi le gouvernement n’utilise pas les fonds provenant de la vente des armatures, pour financer la dépollution et la sécurisation de ces deux usines. Faut-il croire que sa seule préoccupation est de mettre des millions de francs cfa dans des poches obscures au lieu de les utiliser pour le bien être des togolais ?

Au-delà de ces interrogations, la CDPA, exige que le gouvernement reloge les familles de sapeurs-pompiers qui occupent des villas au sein de l’usine de Datcha et prenne des mesures adéquates pour préserver la santé du personnel de gardiennage des conséquences de la pollution de l’air par les fibres d’amiante.

La CDPA exige que le gouvernement prenne immédiatement des mesures adéquates pour faire établir un bilan de santé des personnels ayant travaillé, travaillant et habitant sur les sites des usines de Datcha et Kara et aussi du personnel de l’ANIAC dont les membres ont été exposés à la contamination pour faire ce rapport que les médias portent à l’attention de l’opinion.

Par ailleurs la CDPA, demande à nos autorités politiques de fait, de procéder sans délai à la décontamination et à la sécurisation des deux usines. Il y va de la santé des populations.

La CDPA invite les élus locaux des communes abritant ces usines, mais aussi ceux des communes traversées par des cours d’eau pollués, d’exiger du gouvernement une enquête épidémiologique en vue d’apprécier les dégâts causés par cette grave pollution, et de prendre des mesures préventives pour garantir des récoltes agricoles saines et la vie des populations qui sont des usagers de ces rivières.

La CDPA exhorte les associations de consommateurs et partant tous les togolais de bonne volonté d’exercer leurs droits et devoirs de veille citoyenne, en dénonçant ces situations intolérables qui mettent un peuple en danger.

Enfin la CDPA demande aux populations togolaises de sanctionner sévèrement ce régime qui est capable d’autant de désinvolture et de cynisme au mépris de leur vie, en votant massivement pour le candidat unique désigné par monseigneur Philippe Kossi Fanoko Kpodzro : monsieur Messan Gabriel Agbéyomé Kodjo.

La fin de nos souffrances est possible, cela ne dépend que de nous !

Fait à Lomé le 6 février 2020

La secrétaire Générale

B. K. ADJAMAGBO JOHNSON