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La misère de la gouvernance, ses abominations, ses crimes en quinze ans de règne au Togo

Togo - Politique
« Il n’y a que deux grands courants dans l’histoire de l’humanité: la bassesse qui fait les conservateurs et l’envie qui fait les révolutionnaires ». Edmond et Jules de GONCOURT nous situent dans leur Journal sur les luttes politiques, les grands moments de la mobilité sociale, les fondements psychologiques de la dynamique des groupes sociaux et les amarres de servitude qui contrarient le bondissement des cités.
Notre pays n’échappe pas aux heurts et aux chocs qu’allume le désir d’émancipation et de libération des peuples. Sa particularité marquée par les ténèbres démocratiques orchestrées par une dynastie désuète, et absolument mortifère sur les questions d’intérêt général mérite d’être retracée en ces moments où elle s’organise pour une rapine électorale qui éveille la vigilance de nos concitoyens, contraints à l’exploit de solidarité. Ils sont massivement engagés à contrer les calamités électorales des présidentielles le 22 février prochain pour garantir l’alternance politique dont ils sont longtemps sevrés par la délinquance électorale et les crimes de masse.
La force brute de la répression fauve a si souvent couvert l’usurpation, le traficotage des résultats par effraction que des parades innovées pour un rempart de protection de la vérité des urnes s’imposent au peuple du Togo.

L’Eglise ne s’est si jamais mêlée dans l’histoire démocratique de notre peuple et nous n’avions aussi jamais vu une société civile robuste comme Togo-Debout aux cotés de l’Eglise pour embarquer les politiques de l’opposition dans une organisation minutieuse de la riposte aux méthodes de conservation du pouvoir par l’escroquerie électorale et la fraude.

Les convergences fondues en une force de consensus pour le gain électoral ouvrent la voie à la grande mobilisation en ce que dès que le peuple du Togo mesure les chances du changement, sa motivation se décuple et l’indifférence politico-électorale s’évanouit d’elle-même. L’exaspération d’une gouvernance de scandale permanent provoque à la conscience patriotique le vrai sursaut de normalisation de la vie publique, surtout que l’on sait que la soif d’alternance politique est chiffrée à 84 % par l’Institut Afro-baromètre et que l’autre parjure éhonté qui gonfle les nerfs de nos concitoyens, c’est ce machin de mandat social aux clignotants de tromperie aggravée.

Aujourd’hui, la morosité économique, la misère diagonale se lisent très bien dans nos rues, dans nos marchés, dans nos familles que le credo de ce «dégagement» a pris une proportion inégalée dont les prémisses ont allumé nos pavés, nos villes, nos préfectures jusqu’à la diaspora sur une longue année.

Le dégoût et la nausée des principes de la gouvernance dynastique s’étendent, parce que plus rien ne peut dissimuler la déconstruction de nos services de base.

Quel plateau technique subsiste-t-il à la santé et quel bilan peut-on faire de l’école gratuite, des performances de notre éducation et de la puissance didactique des moyens qui sont alloués à la formation?
En quinze ans de règne, à quelle proportion avons-nous créé des emplois et à quel taux les rapaces de la République nous-ont-ils dévalisés dans l’impunité totale?

1) Les fondements de l’échec de quinze ans de pouvoir

La misère de la gouvernance dérive absolument de l’illégitimité renouvelée d’un fossoyeur électoral qui a passé tout son temps à vouloir couvrir ses taches et infamies au tambour des crimes de répression dans une quête de reconnaissance par des moyens onéreux sans jamais y parvenir.

Combien de Togolais ont-ils choisi d’accompagner Faure GNASSINGBE, de se reconnaître dans sa gouvernance, de percevoir dans ses actes une valeur diffusée?

On peut tromper tous les crédules de la terre. Sauf sa propre conscience. Il le sait mieux que quiconque, il n’a jamais pu bénéficier d’un assentiment populaire à travers un scrutin au Togo comme son père. La délinquance électorale et ses tragédies n’ont aucune force de mobilisation citoyenne pour soutenir un règne d’usurpation.
Les énergies étrangement consacrées à sauver la face, à vouloir polir les rugosités, les aspérités, les taches noires d’un règne de baudruche ont occupé tout le plateau diplomatique où les colmatages douteux et les simulacres n’ont surtout pas réussi à donner une âme à un règne répressif, perverti aux crimes multiples, criards et saillants dont les échos inondent la Commission onusienne des droits de l’Homme, les Organisations de lutte contre la corruption et les prétoires des tribunaux internationaux.

La proportion rompue entre les slogans de modernité et l’archaïsme des actes impurs, la notabilité des défaites donne un tourbillon à la conscience des honnêtes gens. Mais à la résidence de la mauvaise foi, point de honte comme principe d’éducation. La reconnaissance et l’honneur viennent aisément de la qualité de l’intelligence des hommes, des valeurs qu’ils répandent et de l’humilité qu’ils cultivent. L’antichambre de la réussite, de la grandeur a pour points cardinaux l’éthique, la morale, la justice et la générosité du service qui respecte les hommes, leurs droits. En forçant les barrières diplomatiques pour se positionner avec des hommes d’Etat au service de la grandeur de leurs peuples, on peut s’empêtrer dans l’illusion de la grandeur et de la reconnaissance. Un chansonnier ivoirien nous met sur le boulevard des contrastes et du principe de réalité en ces termes : « Les moutons se promènent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix ».

Pour peu que l’on se mette à imaginer ce que coûtent au contribuable togolais les voyages du globe-trotter à la tête de notre pays, on est dévasté par l’étendue du gâchis qui n’a cousu que des artifices évanescents à un homme ivre d’ambition et qui ne parvient ni sur la scène internationale, ni à conquérir son propre peuple malgré la bataille d’achat de consciences autour de laquelle il a bâti une politique ridicule de Développement à la Base. Si le vagabondage diplomatique de quinze ans lui avait donné une notoriété, Nana -Akufo Addo, le leader ghanéen ne pouvait pas se permettre de lui jeter au visage et sans fioriture diplomatique, publiquement, ce que vaut son troisième mandat. Ailleurs, dans le monde, le jugement d’imposteur qui le suit ne lui libère guère le podium de la reconnaissance et des amitiés, quoiqu’il s’évertue sans relâche à porter le manteau des proximités. Dans son œuvre Mes Ecarts, Prince Charles Joseph de Ligne nous apprend le drame de l’inconstance des personnalités frappées copieusement par des condamnations morales et l’ostracisme à peine masqué. Elles vivent dans l’ennui sans jamais s’y remettre: «Ceux qui ne savent pas rester chez eux sont toujours des ennuyés, et par conséquent, des ennuyeux ».

Par-delà les prodigalités sur des voyages, le mal de l’illégitimité jette le «Timoniertricule» sur la stratégie des sommets et de la racaille publicitaire sur les médias internationaux sans parvenir à se débarrasser des quolibets qu’attisent ses nombreux artifices qui, malheureusement, se démentent d’eux-mêmes à travers la simple idée dont on se fait de l’homme frappé par le mal de l’usurpation et de la rapine dans un monde totalement en verre et en vitrine de vérité.

Aussi demandons-nous combien nous avons perdu dans le cirque organisé de la réconciliation. Aujourd’hui, le Togo est plus divisé qu’il ne l’était par la politique, clanique des trente-huit années du pouvoir d’Eyadéma qui n’a jamais assiégé de ses forces de répression. Les villes en ciblant certaines ethnies du Nord de djihadisme ou d’autres fallacieuses accusations.

Combien avons-nous dépensé en quinze ans sur le marché des instruments de répression et pour entretenir des miliciens que Yark DAMEHAME nomme abusivement des « groupes d’autodéfense »?
Les faillites organisées dans nos sociétés d’Etat, rechemisées sous d’autres appellations sans audit, dans une impunité bénie, les détournements colossaux des deniers publics sous le paravent des routes et infrastructures dramatiquement lacunaires attestent le cumul de la désolation dont est coupable un homme, absent des besoins de nos populations. Il n’a pas de compte à leur rendre!

2) La faiblesse des institutions, les gadgets de trouvailles

La vérité du soleil ne s’interprète point. Tout le monde en est maître du constat et en tire des inférences. Les Togolais n’ont pas d’esprit à s’accommoder aux faillites, à supporter stoïquement quelqu’un qui se moque de leur vie, de leurs droits, de l’avenir de leurs enfants ! C’est l’esprit miséreux qui conçoit qu’il suffit de faire basculer les hommes dans le dénuement, dans l’indigence pour qu’ils se résolvent à admettre les oboles qu’on leur offre et se satisfaire des promesses fouettées à grand renfort publicitaire.

Quand les jalons du support de la quotidienneté, de la santé, de l’éducation deviennent des manquements chroniques dans la cité, la contrainte d’un nouvel horizon devient pour les populations la seule alternative de l’espérance.

Quinze ans de règne, quinze ans d’accélération de la déconfiture du système éducatif, quinze ans de grève des enseignants et peut-être douze ans de grève des professionnels de la santé sans compter les ébullitions constantes des autres corps de métiers ne peuvent apparaître comme le temps des bâtisseurs qui se sont emparés du pouvoir en massacrant des milliers de Togolais et en mettant la main sur les richesses nationales dans une incroyable célébration de l’impunité.

La mobilité sociale, économique, démocratique tombée dans une durable morbidité appelle impérativement les citoyens à un sursaut existentiel et patriotique, parce que la féroce spoliation condamne les peuples à l’exploit. Le niveau d’abaissement de nos institutions et leur décadence conceptuelle se mesurent à leurs gadgets de trouvailles qui n’apportent absolument rien pour rafistoler la confiance des populations dans la vallée des vampires.

Quelques ruelles retapées çà et là suffisent à l’esprit fétide de mettre au mât des prouesses de quinze ans dans un griotisme de platitude sévère. Dans notre capitale à peine éclairée, les lampadaires encore debout ne se découvrent la nuit que sous les phares des véhicules qui arpentent les rues oubliées par une administration aux valeurs périmées.

Sous GNSSINGBE II, seul le ministère de la répression sauvage se fait entendre. Il a réussi à monter les organisations de défense des Droits de l’Homme sur le plateau de l’action permanente et des condamnations récurrentes. Le ministère de la Justice, la Cour des Comptes, la Cour Constitutionnelle n’ont qu’une présence de vacance à mettre un levain sur le droit à l’usurpation, à la transgression, à la spoliation et à la corruption qui nous fait une salle réputation activée par les organes sérieux d’appréciation des indices de développement dans le monde.

D’aucuns racontent qu’au Togo, il y a pourtant un ministère des Droits de l’Homme ! Les décoratifs administratifs ne manquent pas dans ce pays autant que des projets de tapage pour siphonner le trésor public avec la certitude affirmée d’être dans la compétition d’enrichissement illicite. Nos reculades sociales, morales, économiques, démocratiques nous livrent aux tréfonds de l’abîme.

Le temps est le grand maître de l’histoire. Nous savons ce que vaut exactement le règne de quinze ans du « Timoniertricule » sur notre pays plus que jamais divisé, militairement assiégé çà et là où les populations sont frappées d’accusations fallacieuses ou traitées comme des « djihadistes ». Quels bénéfices avons-nous tirés du premier projet, l’« Ecole gratuite » et du dernier, le « Mandat social » ? A partir de ces deux repères, la courbe de réussite sur quinze ans de pouvoir de Faure GNASSINGBE peut être tracée par toutes les consciences lucides qui mesurent la gravité de la situation togolaise. Le temps de la sagesse est à nous et nous pouvons la tirer des Mémoires du Cardinal de RETZ pour qui « Rien ne manque tant le jugement solide d’un homme que de savoir choisir entre les grands inconvénients ».