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Nathaniel Olympio: 'La grande majorité de l’opinion nationale réfute la dite victoire du candidat du parti au pouvoir'

Togo - Politique
Dans une tribune rendue publique, le président du Parti des Togolais revient sur l'élection du samedi 22 février dernier et parle d'une réélection frauduleuse.

Scandalisé par la scabreuse élection qui vient d’être imposée aux Togolais par un régime à bout de souffle, un citoyen qui se présente lui-même comme un paysan fier de son état (l’homme s’est retiré dans la rudesse du travail de la terre aux confins de la région de Kara). Il n’a pas hésité à prendre son courage à deux mains pour dépeindre, dans une lettre ouverte au chef de l’Etat, le fonctionnement ostensiblement antipatriotique et antidémocratique des dirigeants du Togo. Qu’il trouve ici mes remerciements et mes encouragements, en tant que concitoyen et compatriote.

En le faisant à l’aune d’une mascarade électorale qui a choqué sa conscience, le désormais plus célèbre paysan du Togo souligne, dans une limpide description, que dans le carcan des contraintes d’une dictature, l’élection est l’institution politique la plus dévoyée. Il indique qu’elle est de nature à toujours dévaloriser le pouvoir constitutionnel initialement octroyé de droit et de fait à l’électeur.

Ce faisant, ce courageux citoyen ordinaire – exprimant le désarroi général – nous fait comprendre qu’aucune élection organisée par le régime, dans des conditions ayant pour seul objectif la confiscation du pouvoir, ne peut être source de résolution de la crise politique permanente que traverse le Togo.

Ainsi, après une trentaine d’années à subir ces conditions électorales, autant de fois dénoncées, les Togolais doivent se résoudre à résolument s’engager dans une démarche de rejet du dévoiement du droit électoral consacré par la Constitution.

Pour ce faire, il faudrait donc converger vers le refus de tous, de contribuer ou de participer, de quelque manière que ce soit, à toute élection portant les mêmes caractéristiques d’abjection. Cela sous-entend également que la seule et unique voie qui s’impose au peuple, est de créer les conditions qui favorisent la refondation de l’architecture institutionnelle et électorale du Togo.

La transition politique serait un cadre approprié.
Après cette mascarade électorale et malgré les résultats ubuesques prononcés par les institutions officielles, la grande majorité de l’opinion nationale réfute la dite victoire du candidat du parti au pouvoir, en raison des fraudes massives organisées à son bénéfice. Dans le même temps, les nombreux Togolais qui ont adhéré à la « dynamique Kpodzro » reconnaissent leur candidat comme le véritable vainqueur de ces élections. Ni les intimidations et humiliations répulsives infligées à Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO et à Agbéyomé KODJO, ni la levée de l’immunité parlementaire de ce dernier et les manigances en vue d’une arrestation, n’empêcheront ses électeurs de le reconnaitre comme le Président élu. N’en déplaise au régime togolais.

La persécution politique et la violence illégitime d’État érigées en mode de résolution des contentieux électoraux, comme c’est devenu la règle au Togo, sont de nature à livrer notre pays à des turbulences préjudiciables à la cohésion nationale.

Aux lendemains de l’élection présidentielle du 22 février 2020, lorsque l’ambassade des Etats Unis d’Amérique sortait un communiqué soulignant « Une mesure que le gouvernement du Togo pourrait prendre pour accroître la transparence est de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote… », on peut se demander si elle n’avait pas à l’esprit cette citation de leur ancien président John Fitzgerald Kennedy « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».

Après la proclamation définitive des résultats par la Cour constitutionnelle, entre les pays de la sous-région qui adressent des félicitations timides, à peine voilées de gêne, et la France qui se contente de prendre note des résultats, on est loin des précédentes élections où de la salve de félicitations enjouées déferlait juste après les résultats provisoires. Ce sont des signaux faibles, mais bien perceptibles, qui marquent l’assombrissement du ciel pour le régime Togolais. Les efforts du peuple commencent à produire des résultats. Nous devons persévérer.

Il appartient à tous les citoyens, assoiffés de démocratie, de tourner le dos à tout ce que la dictature pourrait exploiter à son bénéfice (leurs élections en sont des exemples) ; et de conjuguer les efforts pour l’avènement d’un cadre de refondation.

L’espérance des Togolais est de bâtir un vivre ensemble harmonieux qui permette l’épanouissement de chacun dans une cohésion de la communauté nationale. C’est ce à quoi nous appelle Séda Charles Awiena.

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais