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La tension reste vive à Doufelgou après la mort suspecte du Col. Bitala Madjoulba

Togo - Societe
Retrouvé mort dans son bureau dans des conditions troubles ce lundi 4 mai, les proches du commandant du premier Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR) exigent bruyamment que le corps de la victime leur soit rendu.
Le corps de Toussaint Bitala Madjoulba, 52 ans, jusque-là l’un des officiers des Forces armées togolaises (FAT) les plus craints du pays, a été retrouvé dans son bureau à Lomé sans vie. Depuis lors, des thèses les plus folles circulent, les unes contredisant les autres.

Pour les uns, il aurait été tué dans son bureau par un de ses supérieurs hiérarchiques parce qu’il serait devenu un opposant au régime cinquantenaire qu’il a pourtant servi pendant plusieurs décennies.

Cette version abondamment détaillée par un individu se réclamant le titre de « beau-frère » veut faire croire qu’il aurait basculé véritablement dans le camp de l’opposition suite à la dernière élection présidentielle ayant donné gagnant le chef de l’Etat sortant, Faure Gnassingbé, avec presque 71% selon les résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle. Le président réélu a déjà prêté serment le dimanche 3 mai dans la salle des fêtes de la Présidence de la République pour un quatrième quinquennat. C’est au lendemain de cette cérémonie solennelle que le drame est arrivé.

La seconde thèse souligne qu’il n’aurait pas été tué dans son bureau comme beaucoup l’affirment, mais de l’extérieur à travers une arme silencieuse. Le « tueur » aurait tiré la balle mortelle dans le cou du commandant du 1er BIR.

Les circonstances du décès de cet officier supérieur des FAT que certains qualifient de sanguinaire restent suspectes. Une enquête est ouverte pour situer les responsabilités.

En entendant les conclusions du rapport des investigations, les proches du colonel réclament son corps. Peu après sa mort tragique, ils ont manifesté leur mécontentement. Hier lundi, Siou, la localité d’origine de « l’illustre disparu », elle-même située dans la préfecture de Doufelgou, a été de nouveau au centre d’un théâtre d’affrontements entre les civiles et les forces de l’ordre et de sécurité.

Selon un confrère, « c’est dans l’enceinte de la préfecture que tout est parti en vrac. On dénombre plusieurs blessés et quelques dégâts matériels ». Les images circulant sur les réseaux sociaux sont illustratives et montrent l’intensité de ce qui s’était passé dans la journée d’hier.

Une autre source souligne qu’à Siou, « le préfet a été séquestré, la Police en débandade ». On se demande « pourquoi ils refusent de remettre le corps de Madjoulba à sa famille ? ».

Même dans la soirée, la répression aurait continué dans cette préfecture. Les forces de l’ordre et de sécurité « rentrent dans les maisons et les cases des vieillards », rajoute un témoin.

Ce matin, un calme précaire y règne. Mais le climat reste tendu et tout peut s’embraser à tout moment, analysent certains observateurs.