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Réactions des Togolais au meurtre par balle d'un jeune homme à Lomé

Togo - Societe
Malgré le communiqué du ministre chargé de la sécurité, suite à la mort d'un jeune Togolais tué par balle à Lomé ce jeudi, ces concitoyens manifestent leurs colères sur les réseaux sociaux.
Même s'ils ont souvent la chaire de poule après ces genres d'incidents, les Togolais cette fois-ci n'ont pas hésité de révéler combien de fois ces genres d'actes les irritent.

Certains se demandent "comment sont formés nos corps habillés pour qu’à chaque fois", ils nous disent que "leurs armes, couteaux ... sont retirés par des civils? "

Un autre citoyen, d'une manière comique, ne trouve pas sérieuse cette énième enquête lancée pour responsabiliser ce comportement répétitives au Togo.

« Mohamed est abattu sous les yeux des populations d'avedji. Tout le monde connaît les circonstances de sa mort. La balle réelle ne vient pas d'un hélicoptère. Comment peut-on encore ouvrir une enquête pour identifier un tueur qu'on connaît déjà ? Est ce que le jeune est mort brutalement? (dans son bureau) NON! Pourquoi on va encore ouvrir une enquête ? Est-ce qu' il est mort par balle perdue? Je donne raison à ceux qui disent que le Togo est le pays le plus bizarre au monde. Je m'attendais à ce communiqué.» a souligné un Togolais.

Gerry Taama, député à l'Assemblée nationale a aussi apporté ses mots après cet événement malheureux.

«Je suis triste ce soir. Personne ne devrait mourir ainsi.

«Les règles d'engagement en temps de paix reposent sur deux principes. La légitime défense et la proportionnalité. Pour faire simple, c'est que vous ne faites usage de votre arme que si votre vie est directement menacée et votre riposte doit être proportionnelle à la menace.

«J'ai écouté le communiqué du ministre de la sécurité ce soir. Même si j'ai confiance en Yark et je le sais de bonne foi, ça ne peut plus continuer ainsi. Nous avons besoin que des punitions fassent exemple.

«Autrement, même s'il y'a eu refus d’obtempérer, même s'il y a eu résistance, il y'a plusieurs degrés d'intervention avant d'en arriver au tir létal, au tir qui tue. » a-t-il souligné.

L'ancien officier des Forces Armées Togolaises ne trouve pas licite cette insécurité qui domine le pays et suggère une participation des psychologues dans le processus de recrutement de ces agents de sécurité.

«Comment pouvons nous accepter qu'on nous tire dessus comme des lapins sous le prétexte qu'on a pas obtempéré. Même dans l'hypothèse extrême que le jeune homme ait récupéré le couteau du policier (que fait un couteau dans un interpellation ? ) les règles d'engagement imposent un tir de sommation à terre, puis dans les jambes, par principes de proportionnalité. Un tir pour tuer ne serait acceptable que si le jeune Mohamed avait un fusil qui menaçait le policier. Il faut que cette fois les enquêtes nous apportent une réponse. Et vite. Sinon ça commence à faire trop.

«Mon avis personnel est qu'il faut faire intervenir des psychologues dans le processus de recrutement. On a désormais trop de jeunes qui jouent aux Rambo, et ternissent le travail de milliers d'autres forces de sécurité qui font pourtant bien leur travail. Et tout ça est ruiné par un crétin à la gâchette facile. Plus jamais ça au Togo. Voilà pourquoi je n'ai cesse de réclamer des tribunaux militaires.
Je présente toutes mes condoléances à la famille de Mohamed. Mais je suis triste. Nos forces de l'ordre sont chargées de nous protéger, et si on déconne, on finit devant un juge, et non de nous tirer comme des lapins. Nous ne nous sentons plus en sécurité ni dans nos maisons, ni dans nos rues. Ce n'est pas acceptable.» a déclaré le président de NET.

Il faut rappeler que plusieurs enquêtes de cette nature sont officiellement lancées en ce mois de Mai 2020, tandis que celles du 19 Août 2017 et du couvre-feu qui est en cours, n'ont pas encore de suite.

Y.Mensah