On se souvient. Dans son discours à la nation le 1er avril dernier, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, après avoir décrété l’état d’urgence sanitaire, a annoncé des mesures spécifiques d’accompagnement pour soutenir les populations les plus vulnérables, notamment le programme de transfert monétaire.
Le « Programme de Revenu Universel de Solidarité, Novissi » a alors vu le jour. Il vise à soutenir tout Togolais ayant perdu son revenu en raison de l’adoption des nouvelles mesures ripostes contre le covid-19 au Togo.
Selon le gouvernement, pendant toute la période de l’état d’urgence décrété par le chef de l’Etat, les bénéficiaires du programme « Novissi » recevront un soutien financier mensuel d’un minimum de 12 250 FCFA pour les femmes, et 10 500 F CFA pour les hommes. Et, faut-il le préciser, nombreux sont ceux qui ont bénéficié dudit programme durant ces deux derniers mois.
Sur le site officiel du programme, le montant total versé aux bénéficiaires durant les quatre premières tranches s’élève à la bagatelle de 11 314 281 875 F CFA.
Mais tout laisse à penser que le gouvernement va fermer le robinet durant ce mois de juin. Du moins, c’est le constat qui se dégage, surtout avec l’allègement des mesures de restrictions, notamment la levée du couvre-feu et du bouclage des villes fermées.
En effet, depuis le début de ce mois de juin, la donne semble changée. Normalement, les premières tranches doivent tomber dès les 10 premiers jours du mois. Mais jusqu’à présent, aucun des bénéficiaires du programme n’a reçu son « argent ».
Actuellement, ils sont nombreux à rester scotchés à leur téléphone portable à longueur de journée. Ils guettent le moindre SMS sur leur smartphone. Mais le fameux message de Novissi se fait toujours désiré. Et le désespoir semble gagner les cœurs.
« Je ne sais plus ce qui se passe. On dirait que le gouvernement ne veut plus nous sauver la mise. Depuis, on n’a rien reçu. Je crois que c’est fini pour nous. Triste, c’est toujours au Togo qu’on ne termine jamais ce qu’on a commencé », a lancé Komivi, un tailleur rencontré hier à Bè-Kondjindji.
« Donc comme ça, c’est fini pour nous quoi ? Non mais ce n’est pas sérieux. Et nous qui avons fait des crédits, comment nous allons va faire pour rembourser nos créanciers ? Sincèrement, il faut penser à nous », a renchéri Dosseh, un cordonnier rencontré dans les encablures de Seven Clash, vers le quartier Déckon.
Notons que pour l’heure, aucune décision officielle n’a été prise par le gouvernement concernant la suspension ou non de ce programme. D’ailleurs, l’état d’urgence sanitaire décrété est toujours d’actualité. Cependant, l’attente devient de plus en plus longue pour ces Togolais qui ont pris l’habitude de percevoir mensuellement et gratuitement les 12 250 FCFA ou les 10 500 FCFA de la part de l’Etat.
Godfrey A
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