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Togo - La mise en garde de Togo Debout au « syndicat des chefs d’Etats de la CEDEAO »

Togo - Politique
Le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) suit de près la situation sociopolitique qui prévaut actuellement Mali. Il vient de saisir tous les chefs d’Etats des pays membres de la CEDEAO. Il leur demande d’être au service du peuple et non des régimes. Prof. David Dosseh et son mouvement mettent en garde ces dirigeants de l’espace sous régionale, et les exhortent à ne pas tenter de maintenir le président Keita au pouvoir comme cela a été le cas au Togo en 2018 pour Faure Gnassingbé. « La CEDEAO, pour retrouver la confiance des peuples, doit être elle-même crédible pour exiger des institutions justes et crédibles dans les pays de la sous-région. Elle doit dire non à la confiscation du pouvoir par les changements constitutionnels avant de dire non au coup d’Etat expression de la révolte populaire. Elle doit obtenir l’arrêt des mandats perpétuels avant d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Elle ne doit pas prendre les peuples en otage en imposant des blocus ou des embargos », écrit le FCTD. Bonne lecture.
FRONT CITOYEN TOGO DEBOUT

« Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte», Denis Diderot

« Au service de qui… ? »

Excellences Messieurs les chefs d’Etats des pays membres de la CEDEAO,

Dans sa mission de facilitation ou de médiation au Mali aujourd’hui, ou au Togo en 2018, la CEDEAO ne s’est-elle pas trompée et n’a-t-elle pas été au service des régimes plutôt que des peuples ? Depuis le 18 août dernier, le peuple malien a décidé de prendre son destin en main à la suite d’une crise socio-politique qui hypothéquait son avenir.

Les racines de la crise sont dans l’inexistence d’institutions justes et crédibles, la mauvaise gouvernance, la corruption, l’accaparement des biens et la mauvaise répartition des richesses du pays, la pauvreté et surtout la confiscation du pouvoir par une minorité qui ne travaille que pour ses intérêts et qui instrumentalise les élections pour légaliser son maintien aux affaires.

Il est évident que ces maux se retrouvent dans plusieurs autres pays de notre espace communautaire où l’absence de démocratie rime aussi avec changement constitutionnel, remise à zéro des compteurs, troisième mandat voire quatrième mandat présidentiels. Pourtant, à la faveur des crises politiques au Burkina Faso et ailleurs en Afrique, liées aux velléités de changement constitutionnel dans ces pays, les ministres des affaires étrangères de la CEDEAO avaient adopté à Accra en mai 2015 une proposition pour la limitation du nombre des mandats présidentiels à deux. Ensuite, la CEDEAO est intervenue en Gambie en 2017 pour mettre fin à la dictature.

Mais depuis ces deux faits historiques, la CEDEAO des peuples semble redevenue une chimère. La proposition de limitation des mandats présidentiels faite à Accra a été rejetée par deux chefs d’Etats et l’intervention au Togo en 2018 a maintenu le régime et le président Faure Gnassingbé déroule son quatrième mandat présidentiel contre la volonté populaire. En Côte d’Ivoire Monsieur Alassane Ouattara brigue un troisième mandat dont le spectre risque d’entrainer une situation chaotique dans son pays. En Guinée, le peuple est en lutte pour dire non à un troisième mandat de Monsieur Alpha Condé.

Et au Mali, les élections législatives truquées qui ont révélé la subordination de la Cour Constitutionnelle et d’autres institutions ont décidé le peuple à prendre son destin en main sans plus attendre la fin du mandat présidentiel en cours. Car comme l’a si bien dit Denis Diderot « Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte ».

Excellences Messieurs les chefs d’Etats des pays membres de la CEDEAO,

La révolte citoyenne au Mali est un nouveau signal du ras-le-bol des peuples d’Afrique qui se demandent au service de qui leurs dirigeants sont. Les togolais sont sortis hébétés de la facilitation de la CEDEAO qui a avalisé un quatrième mandat présidentiel, ouvrant ailleurs la voie aux troisièmes mandats et se sont demandés au service de qui la CEDEAO était intervenue.

La crise malienne semble confirmer que la CEDEAO, qui a voulu maintenir le président Keita au pouvoir puis le rétablir au forceps, n’est pas au service des peuples et se comporte comme un syndicat qui défend les intérêts d’une corporation. Permettez-nous de vous dire sans vouloir vous manquer de respect que certains parmi vous ont contracté le virus du mandat perpétuel qui détruit l’espérance des peuples. Ne soyez plus leurs otages. N’oubliez pas votre mission au service de vos peuples. Décider de soumettre à un blocus économique un peuple qui a décidé tout simplement de mettre fin à son malheur, pour le punir d’avoir osé dire non à un membre de la corporation est incompréhensible et au demeurant inacceptable.

La CEDEAO, pour retrouver la confiance des peuples, doit être elle-même crédible pour exiger des institutions justes et crédibles dans les pays de la sous-région. Elle doit dire non à la confiscation du pouvoir par les changements constitutionnels avant de dire non au coup d’Etat expression de la révolte populaire. Elle doit obtenir l’arrêt des mandats perpétuels avant d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Elle ne doit pas prendre les peuples en otage en imposant des blocus ou des embargos.

Les Maliens se sont souvenus de la figure de Soundiata KEITA et nous avons la pleine confiance que l’heure de « Lève-toi et marche » est arrivée en cette année 2020 pour le Mali et par ricochets pour tous les pays africains en lutte pour la liberté et leur épanouissement.
Veuillez recevoir, Excellences Messieurs les chefs d’Etats des pays membres de la CEDEAO, nos profondes salutations.

Fait à Lomé, le 25 août 2020

Pour Le Front Citoyen Togo Debout

Professeur David Dosseh