Pirénam N’Zono, à l’état-civil donc, fait partie de ces nombreux artistes dont regorge le Togo, mais qui ne sont pas connus (encore) du grand public. A peine sait-on, dans son quartier, à Agbalépédo, à Lomé, la capitale, qu’elle peint, dessine. Seuls ses plus proches ont une idée du talent qu’elle cache en elle, mais qu’elle accouche parfaitement sur la toile.
Son amour pour l’art a commencé très tôt, dans son enfance. « A quatre (4) ans déjà, je crayonne, je dessine beaucoup. Depuis lors, j’ai gardé cette habitude devenue au fil des années une passion », se rappelle encore aujourd’hui la native de Temedja, une localité située dans la ville d’Atakpamé.
Paradoxalement, Deedy, charme, affable et toujours souriante, n’a jamais fait d’exposition au Togo ou ailleurs. Ses nombreux tableaux sont entassés dans son atelier.
Pourquoi ? L’environnement général de l’art au Togo semble la décourager et ne l’inciterait guère à faire plus de sacrifices.
« C’est vrai que j’ai envie d’exposer mes toiles, mais les moyens financiers me manquent pour que mon ambition prenne corps, devienne une réalité », résume-t-elle sobrement. Dénonçant les clichés collés aux femmes plasticiennes, notamment l’art serait réservé uniquement aux hommes selon certaines personnes, l’artiste réaffirme avec vigueur que malgré tout rien ne pourra freiner son élan de faire connaître davantage ce qu’elle pense sur les tableaux. Ses thèmes de prédilection sont les conditions de femme, la métaphysique, Dieu… « Chez moi, l’inspiration vient et je me mets à peintre », confie la femme de 32 ans, relevant par ailleurs qu’elle observe beaucoup la nature, les créatures divines et en tire les idées qu’elle illustre ensuite.
Pirénam N’Zono reste convaincue que l’art doit occuper une place prépondérante dans les politiques de développement de chaque pays.
Malheureusement, insiste-t-elle, les artistes ne sont pas « très considérés » dans le petit rectangle de 228. « Quand on est encore femme artiste, c’est encore plus compliqué pour se frayer un chemin vers la réussite », ajoute Deedy.
Puisse notre rencontre avec elle constituer un déclic l’obligeant à jouer dorénavant les coudes pour se faire un nom dans le domaine de l’art plastique. Et qu’elle puisse enfin faire connaître au public ses œuvres confectionnées « avec amour, énergie » comme elle aime à le préciser et surtout qu’elle parvienne à en faire une véritable carrière et en vivre.
A.H.
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