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Togo - Dr Christian Spieker/Togoland : « Ce n´est pas impossible que ce territoire revienne au Togo un jour »

Togo - Politique
Le Togoland est cette partie du Togo qui fut rattachée au Ghana en 1956 lors d’un référendum. Aujoud’hui, cette portion du Togo collée au Ghana, en raison de la colonisation réclame son indépendance. Pour Dr Christian Spieker, ce territoire pourrait réappartenir au Togo. Il suffit d’une volonté politique des dirigeants des deux pays. Lecture !
Ce problème de Togoland devient de plus en plus préoccupant. Si cette partie pouvait revenir un jour au Togo, ce serait une grande fierté nationale. Nous, on ne sera plus là mais nos enfants et petits-enfants seraient fiers de nos efforts d´avoir pu ramener cette partie du territoire perdue à « la maison ». En tout cas, là où il y a volonté politique, il y a toujours aussi solution. C´est une partie de notre territoire et les populations qui y habitent ne se sentent jamais Ghanéens dans leur tête mais toujours Togolais. C´est un problème hautement politique et seul le chef de l´État togolais est habilité à aborder ce problème avec son homologue ghanéen. Mais cela doit nous préoccuper aussi tous quand on fait la politique et s´intéresse à l´intérêt national. Nos frères et sœurs se battent pacifiquement (ce qui est déjà bon) pour retrouver leur identité togolaise dans Togoland car ils ne se reconnaissent pas comme Ghanéens mais se sentent Togolais. Faure Gnassingbé doit entreprendre les démarches. Ses successeurs à la tête du pays un jour continueront la négociation pour reprendre cette partie du Togo. Si moi, Dieu me donne la chance de diriger un jour ce pays, je vais mettre ce dossier sur la table. C´est de notre souveraineté.

C´est une question d´identité nationale. Certes, cette partie a été abandonnée, suite au référendum de 1956 mais il fallait prendre aussi en compte la grande influence de Kwame Nkrumah en cette période coloniale au Ghana pour ce vote qui a entraîné le oui en faveur du rattachement de ce territoire au Ghana. Sans doute, cette influence pouvait avoir un grand impact sur les résultats avec le mensonge dans les campagnes électorales avant ce référendum et les promesses pour ce territoire en cas de oui en faveur du Ghana, malheureusement abandonnées après. C´est tout cela qui provoque la colère des indépendantistes. Ils se sentent meurtris dans leur chair et sans patrie. Comme des orphelins, le Ghana ne s´occupe pas de cette partie de son territoire et nos chefs d´Etat, (Gnassingbé père et fils) ne se sont pas intéressés aussi à ce territoire pour le reprendre, alors que ces habitants eux-mêmes veulent quitter le Ghana pour leur indépendance. Cela faciliterait les choses pour la réunification.

La première Guerre mondiale a beaucoup d´impact sur notre cher pays alors que ce pays avait un bon destin au départ et est destiné à devenir un modèle. Ce pays a trop souffert et continue encore par souffrir, que ce soit Togoland ou notre Togo. Pardon, laissons nos égoïsmes de côté pour qu´on s´occupe de ce pays. C´est comme un orphelin. C´est triste. La France et la Grande Bretagne sont deux pays que je ne peux jamais porter dans mon cœur jusqu´a la fin de ma vie, surtout la France. Au moins si le Togo était unifié après la Guerre, la blessure de nos cœurs serait moindre. Ils sont nos malheurs.

Quand on est politique et patriote, on ne peut jamais se réjouir qu´une partie de notre territoire se retrouve sur le territoire d´un autre État. Le Ghana doit le comprendre. J´exhorte au chef de l´Etat, Faure Gnassingbé de rentrer en négociation avec son homologue ghanéen pour remettre ce problème de Togoland sur la table. Je suis certain qu´aucun Togolais non plus ne peut se réjouir que cette partie de notre territoire demeure éternellement un territoire ghanéen. Mais seules les autorités des deux pays, surtout celles du Togo qui doivent prendre l´initiative et aborder le sujet diplomatiquement et avec sérieux avec le Ghana afin de chercher une issue pacifique à ce problème qui date depuis l´époque coloniale allemande même si c´est suite à un référendum que cette partie a été rattachée au Ghana.

Rien n´est interdit qu´on puisse organiser un nouveau référendum sur le même problème. C´est une question purement politique et surtout avec une bonne volonté de la part du Ghana, ce problème peut être résolu en s´appuyant sur le droit international public avec l´aide de l´ONU. Normalement l´intérêt des populations de cette partie du Togo aurait dû prévaloir en 1956 pour que la réunification fût faite sans référendum de la manière que la réunification de l´Allemagne de l´Est et de l´Ouest a été faite après la chute du mur de Berlin. Même si l´Allemagne n´a pas été une colonie, elle a été aussi quand même partagée en deux blocs entre grandes puissances (Russie, Etats-Unis et France) après la Guerre.

Tôt ou tard le problème de réunification du Togo et Togoland va se poser. C´est un seul territoire. Ne le voyons pas impossible. C´est sous cet angle même que les populations de Togoland devraient l´aborder et non sous l´angle de l´indépendance afin que leurs arguments soient entendus par l´ONU. Qu´ils disent qu´ils veulent revenir à la maison par la réunification. C´est l´argument le plus convaincant. Le Togoland ne peut pas rester éternellement un territoire ghanéen. Même si c´est à la suite du référendum de 1956 que ce territoire a été rattaché au Ghana, il faut redonner la possibilité à la population de ce territoire de revoter encore avec trois questions posées à un nouveau référendum : s´ils veulent le rattachement au Togo, ou devenir indépendants, ou carrément rester définitivement comme territoire ghanéen, ce qui m´étonnerait pour ce dernier cas.

Le prochain président au Togo doit prendre ce problème au sérieux. C´est un problème diplomatique ardu et intense où on peut solliciter l´aide de l´Angleterre, de l´ONU et dans une moindre mesure de l´Allemagne car cette dernière a moins d´influence sur le sujet pour intervenir. Mais, elle comme la France peuvent appuyer le président togolais pour résoudre le problème à l´ONU. Toutefois, cela revient au Togo de prendre l´initiative politique et diplomatique de longue haleine car c´est le Togo qui veut récupérer son territoire et c´est à lui d´agir et soulever le problème auprès de son homologue ghanéen. Il doit chercher aussi à voir l´accord qui a été passé en 1956 avant ce référendum et les promesses qui ont été faites à Togoland sans être tenues en cas de rattachement de ce territoire au Ghana.

Ce n´est pas impossible que ce territoire revienne au Togo un jour. Et comme ce proverbe le dit : « à cœur vaillant, rien n´est impossible ». D´ailleurs, prenons le cas de l´Alsace-Lorraine en France qui était au départ un territoire français mais cédé par la France à l´empire allemand suite à sa défaite en application du traité de Francfort signé le 10 mai 1871 lors de leur guerre de 1870-1871.

Cette partie de la France était devenue de 1871 à 1919, territoire allemand (Elsaß-Lothringen). Mais après la première Guerre mondiale quand la France a gagné avec l´aide des alliés, la France a repris de force l´Alsace-Lorraine. Il faut dire aussi que les Alsaciens se sentent plus allemands que français. Même aujourd´hui et c´est pourquoi ils ont gardé la loi locale sur le foncier, héritée de l´Allemagne, qu´ils jugent plus efficace que celle qui est appliquée dans le reste de la France. Or à Togoland, les populations n´ont pas cet amour pour le Ghana. Donc, la réunification sera même plus facile que l´on ne le pense. Vous allez constater que le Ghana ne développe pas cette partie car il sait que tôt ou tard cela reviendra au Togo mais comme les autorités togolaises ne disent rien le Ghana aussi se tait.

Nous, Togolais, on n´est pas dans ce schéma de force ou de guerre avec le Ghana pour récupérer notre territoire, mais dans une action diplomatique avec le Ghana sur la base du droit international public et l´intérêt des populations de Togoland à prendre en compte car ils ne se sentent pas Ghanéens dans leur tête. Ça a été un souci majeur pour Sylvanus Olympio de réunifier les deux parties du Togo. Malheureusement après sa mort, comme cette partie est habitée par les Éwés, ça n´a jamais été pour Eyadema Gnassingbé une préoccupation, surtout que ses relations étaient mauvaises au temps de Gilchrist Olympio et Jerry John Rawlinys. Vous voyez comment le tribalisme est trop mauvais pour un pays alors qu´un territoire est une question de souveraineté et d´amour pour sa patrie. Le tribalisme fait perdre les bonnes causes pour un pays. Mais, maintenant que leur ère est passée, Faure Gnassingbé pourrait aborder le sujet avec son homologue ghanéen. Le problème pourrait revenir sur la table de négociation, d´abord discrètement. Il pourrait même chercher à rencontrer d´abord le secrétaire général de l´ONU pour ça. C´est une question de volonté politique. Certes, ce sera difficile mais pas impossible tant qu´il y aura de bonne volonté de part et d´autre c´est-à-dire des côtés togolais et ghanéen. Mais comme dit, c´est Faure Gnassingbé qui doit entreprendre ces démarches car c´est à lui d´agir d´abord.

Les tâches qui attendent celui qui va succéder à Faure Gnassingbé un jour sont immenses. Que Dieu même choisisse ce dernier en tenant compte de son ambition pour le rayonnement du pays, son patriotisme, son courage à pouvoir défendre les intérêts du Togo à tout prix et son amour pour ses compatriotes.