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Au Ghana, une productrice transforme une forêt dégradée en champ de maïs prospère

Afrique de l'Ouest - Societe
Le programme de reconversion des zones forestières dégradées profite à des centaines d’exploitants agricoles.

Des années durant, Christiana Akwabea s’est émerveillée devant les vastes champs des districts voisins, où elle se rendait pour acheter du maïs destiné à la revente. Son rêve était de posséder un jour, une parcelle de terrain, où elle pourrait cultiver cette céréale de consommation courante au Ghana.

À Seikwa, dans la région de Bono au sud du pays, il n’y avait pas beaucoup de terrains disponibles pour l’agriculture commerciale, les sols étant davantage propices à la culture de l’igname et de la noix de cajou.

En 2017, les souhaits de cette mère de six enfants ont enfin été exaucés par la société de gestion de plantations forestières Form Ghana, bénéficiaire d’un prêt de la Banque africaine de développement pour la réalisation d’un programme forestier de reconversion des terres.

Après son inscription comme exploitante agricole au programme de Form Ghana, Christiana a été attributaire d’un terrain qui, autrefois, était une forêt, à Berekum, à une trentaine de kilomètres de Seikwa. Dans ce champ de cinq hectares, elle a récolté environ 6 800 kilos de maïs obtenus par culture intercalaire, c’est-à-dire par production simultanée de plusieurs cultures sur une parcelle unique.

« Je me suis toujours demandé comment j’allais pouvoir obtenir des terres agricoles pour cultiver le maïs et même trouver de l’argent pour les défricher et les pulvériser, raconte Christiana. Mais aujourd’hui, au début de chaque campagne agricole, j’attends l’appel de Form Ghana m’invitant à procéder à mon inscription avant que des terrains me soient attribués et que je les cultive. Le seul fait d’y penser m’encourage et me donne un sentiment de sécurité. Je ne me préoccupe plus de savoir comment j’obtiendrai des terres et de l’argent pour préparer le champ. »

Form Ghana s’est associée à la Banque africaine de développement, au Programme d’investissement forestier du Fonds d’investissement pour le climat et au gouvernement du Ghana pour s’engager dans un partenariat innovant entre les secteurs public et privé portant sur ses zones forestières. Le programme prévoit notamment le reboisement des zones forestières dégradées au Ghana.

La surpopulation a entraîné un recul de la forêt ghanéenne depuis les années 70. Aujourd’hui, le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao possède plus de 300 000 hectares de terres fortement dégradées dans ses réserves forestières.

En 2016, la Banque africaine de développement et le Programme d’investissement forestier du Fonds d’investissement pour le climat ont décidé de financer la réhabilitation des réserves forestières dégradées par le biais du Programme de plantation agréé. Celui-ci est financé par un prêt concessionnel de dix millions de dollars américains du fonds Climate Invest et de quatorze millions de dollars de la Banque africaine de développement.

Autrefois, dans les forêts gérées par Form Ghana, les activités agricoles illégales étaient courantes. Aujourd’hui, l’entreprise offre à 629 agriculteurs la possibilité de participer aux cultures intercalaires.

« Pour moi, Form Ghana est un exemple, elle se comporte en chef, affirme Osabarima Ofori-Mensah, chef du district d’Oforikrom à Berekum. Je peux encourager les membres de ma communauté à planter des arbres et le faire valoir comme un investissement à long terme. Cela permettra aux agriculteurs d’avoir un revenu supplémentaire. »

Le programme de Form Ghana offre un modèle de financement par emprunt reproductible à plus grande échelle pour le développement des plantations.

« Ce projet et la collaboration entre la Banque africaine de développement et Form Ghana peut constituer une étape très importante sur la voie de l’expansion de projets de reboisement et de réhabilitation des paysages à grande échelle en Afrique », avance Paul Hol, directeur exécutif de Form Ghana Ltd.

Les possibilités qu’offre le programme sont déjà évidentes pour Christiana et sa famille. Elle a hâte de doubler la superficie actuelle de ses parcelles et nourrit de grandes ambitions pour les siens. « J’ai réussi à me construire une maison de deux pièces. J’ai également pu payer le voyage de mon fils pour lui permettre d’aller étudier en Europe, et tous mes enfants vont à l’école », se réjouit-elle.

« J’ai l’intention d’agrandir ma maison et de la transformer en une vraie habitation avec plusieurs bâtiments qui portera l’inscription “Form Ghana Nti” (“Pour l’amour de Form Ghana”). Je me réjouis également de pouvoir améliorer régulièrement le niveau de vie de ma famille et d’aider mes enfants à faire les meilleures études possibles », conclut Christiana, avec satisfaction.