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4 milliards de dollars pour une relance inclusive du secteur privé

Afrique - Economie et Finances
À l’occasion de l’événement de haut niveau « Afrique: vers une relance durable pour le secteur privé », organisé par l'EDFI dans le cadre du premier Sommet international des banques publiques de développement, les institutions financières ont annoncé mobiliser au moins 4 milliards de dollars pour les petites et moyennes entreprises africaines d’ici fin 2021.
Le constat est sans appel. La crise du Covid-19, qui frappe durement la plupart des pays du monde, met en péril des décennies de croissance du secteur privé et de création d'emplois en Afrique. Et engendre déjà d’importants reculs, notamment en termes de chômage, d’inégalités et de pauvreté sur tout le continent. Les perspectives des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) en particulier sont inquiétantes.

Ces MPME sont pourtant indispensables à l’économie du continent africain et fournissent des emplois essentiels aux populations vulnérables, comme le rappelle l’ensemble des participants de l’évènement à haut niveau du sommet Finance en commun, dédié à la relance durable pour le secteur privé en Afrique. Ces entreprises représentent « 90 % du tissu entrepreneurial en Afrique subsaharienne », précise ainsi Sergio Pimenta, vice-président Moyen-Orient & Afrique à la Société financière internationale (IFC, groupe Banque mondiale).

Au Nigéria par exemple, pays le plus peuplé d’Afrique, elles « concentrent 86 % des emplois ». Or, de « nombreuses MPME africaines souffrent actuellement. Une des réponses à la crise doit être financière : dettes court terme et long terme, monnaie locale, fonds propres, dettes subordonnées, etc. », appuie Aziz Mebarek, co-fondateur du groupe Africinvest, spécialisé dans l’investissement et les services financiers en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. Sergio Pimenta insiste par ailleurs sur l’importance de renforcer l’environnement des affaires et le dialogue politique afin de donner de nouvelles opportunités aux entreprises, au sein de marchés et de chaînes de valeur.

La crise actuelle renforce les obstacles auxquels ces MPME font face sur le terrain, et qui souvent les empêchent d’accéder aux financements et ainsi de déployer pleinement leur potentiel de développement. « De quoi ont besoin les entrepreneurs africains?», interroge dès lors Ifeyinwa Ugochukwu, directrice générale de la Fondation Tony Elumelu, qui œuvre à l’autonomisation des entrepreneurs africains. « Que les banques leur fassent confiance. Les entrepreneurs ne peuvent pas se développer sans capitaux, ni renforcement de capacités avec de la formation et de l’assistance technique. Avec la pandémie de Covid-19, les MPME ont plus que jamais besoin du soutien des banques publiques de développement. »

Outre les 15 institutions financières de développement (IFD) européennes de l’association EDFI, les premiers participants à cette coalition incluent la Banque africaine de développement (BAD), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD), FinDev Canada et l’US International Development Finance Corporation. D’autres institutions devraient par ailleurs se joindre à la coalition initiale.

Cet ambitieux plan de soutien vise à soutenir les solutions financières inclusives à destination des MPME africaines. Pour Diane Karusisi, directrice générale de la Bank of Kigali – la plus grande banque commerciale du Rwanda –, il y a urgence : « Nous devons mettre l’argent entre les mains des entrepreneurs et multiplier les partenariats avec les IFD pour construire la croissance des 20 prochaines années en Afrique », préconise-t-elle.

Et d’appeler également à accompagner et à former les jeunes Africains, qui sont les entrepreneurs de demain, notamment dans le secteur de la finance climat. D’ici 2030, pas moins de 80 millions de jeunes Nigérians entreront ainsi sur le marché du travail, abonde Kola Masha, co-fondateur et directeur général de l’entreprise sociale Babban Gona, qui forme et accompagne de jeunes agriculteurs localement. « Parmi les jeunes sur le marché du travail, il faudra trouver les moyens de financer toutes les initiatives entrepreneuriales y compris celles qui relèvent de l’économie informelle. »

La mobilisation en faveur du secteur privé africain est un objectif prioritaire de relance des économies africaines, comme l’a exprimé Marjeta Jager, directrice générale adjointe de la coopération internationale et du développement à la Commission européenne en annonçant l’engagement total des 1,5 milliard d’euros du Fonds européen pour le développement durable (FEDD), qui ont été redirigés massivement vers une réponse à l’urgence Covid-19 pour le secteur privé et non souverain, pour mobiliser au total plus de 40 milliards d’euros d’investissements. Prendre des risques, garantir les intermédiaires financiers pour leur permettre de dépasser la réticence à prêter aux entrepreneurs est un enjeu essentiel pour la Commission européenne, les États membres et les banques de développement.

L’Union européenne envisage d’étendre son action dans ce domaine dès 2021.