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Togo - Nouvel an : Message de vœux de Me Tchassona Traoré aux Togolais

Togo - Politique
Mes chers compatriotes,

C’est une tradition bien établie, depuis la création de notre parti, que celle de vous présenter mes vœux de nouvel an. Je m’y plie d’autant plus volontiers que 2020 a été une année assez particulière, charriant plus de peine que de joie.

Aux premières loges des événements qui ont marqué 2020, il y a la crise sanitaire liée au coronavirus. Ce virus, né à Wuhan dans la province du Wubei en Chine en décembre 2019, s’est, telle une traînée de poudre, propagée à travers les cinq continents et n’a épargné aucun pays. Tout en remerciant la Providence qui nous a mis à l’abri de l’hécatombe ainsi qu’on l’a vu dans certains pays, je voudrais m’incliner devant la mémoire de toutes ces personnes qui ont été emportées par la Covid-19. Puisse Dieu leur accorder le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin.

La crise du coronavirus a mis notre pays le Togo devant deux réalités: celle de notre système de santé et celle liée à notre capacité à respecter les droits humains en situation exceptionnelle. L’apparition de la Covid-19 au Togo a en effet mis le pays devant l’implacable réalité que nous avons un système de santé est sujet à caution. Les tergiversations des débuts ayant entraîné des contaminations dans les rangs des agents de la santé déployés pour la lutte contre la maladie, est la preuve indéniable que très peu moyens sont consentis par l’Etat togolais au secteur de la santé. Point n’est besoin de rappeler les interminables cris de détresse des syndicats des agents de la santé qui ont souvent dénoncé le peu d’intérêt que le gouvernement accorde à un secteur aussi vital qu’est celui de la santé. Je voudrais bien gager que les autorités politiques actuelles tireront des leçons de cette situation pour doter le pays de véritables infrastructures sanitaires. La matérialisation rapide de la promesse de l’hôpital de référence Saint Pérégrin sera la preuve irréfutable de cette volonté.

C’est le lieu de rendre un vibrant hommage aux personnels soignants dont le sacrifice pour sauver des vies durant cette période, est inestimable. A tout le corps médical du Togo, au comité de riposte anti-covid, mes chaleureuses félicitations et encouragements. A toutes ces personnes anonymes qui, au quotidien, dans leur entourage immédiat, ont sauvé une vie, donné du sourire à un cœur endolori par la pandémie, je décerne la palme d’or des Patriotes engagés de 2020.

La pandémie du coronavirus a mis presque tous les pays du monde dans une situation d’exception. Pour briser la chaine de contamination, beaucoup de pays comme le Togo, ont été amenés à décréter l’état d’urgence dès l’apparition des premiers cas. Le Chef de l’Etat avait alors mis en place un comité national de riposte contre la maladie, composée de personnalités issues de différentes couches socioprofessionnelles du pays, avec des concertations régulières sur les moyens de lutte contre la pandémie. Grâce à ce comité, des campagnes de sensibilisation sur la maladie ont permis de toucher les couches les plus reculées du pays n’ayant pas facilement accès à l’information, et donc de réduire les risques de contamination du virus.

En avril 2020, le chef de l’Etat avait décrété un couvre-feu sanitaire avec la création de la Force spéciale mixe anti-pandémie, FOSAP. Si l’idée est noble car devant permettre de limiter les risques de contamination, la mise en œuvre de cette mesure a été entachée de bavures policières et d’autres formes d’exactions commises sur des citoyens. Ce sont des situations inacceptables que rien ne saurait justifier. La seconde saison du couvre-feu pendant la période des fêtes de fin d’année a permis, jusqu’ici, de réajuster le tir, et c’est tout à l’honneur du commandement de la Fosap et de toutes les forces qui la composent. Le même professionnalisme doit caractériser les actions des forces de défense et de sécurité togolaises dans l’avenir dans toutes les situations où elles seront amenées à faire régner l’ordre et à respecter les droits de l’Homme.

La crise du coronavirus a mis l’économie nationale à genoux. Les mesures drastiques prises par les gouvernements dont la fermeture des frontières ont entraîné un ralentissement considérable des activités économiques. Les petites et moyennes entreprises ont dû fermer. L’économie togolaise fortement dominée par le secteur informel n’est pas épargnée par la crise. Les prévisions des économistes avertis laissent craindre le pire au cours des années à venir alors que les populations sont déjà durement éprouvées par les conséquences économiques et sociales dues à la pandémie.

Pour donner un peu d’oxygène à notre économie, il urge que les mesures qui sont prises dans le cadre de la riposte contre l’épidémie tiennent compte des réalités locales plutôt qu’elles s’inscrivent dans une approche mondiale qui se méprend parfois du contexte socio-économique de nos Etats. La réouverture des frontières avec le renforcement des mesures barrières édictées par le gouvernement est plus qu’une nécessité pour sauver les petites économies déjà à bout de souffle. Il faudra plutôt miser sur la sensibilisation avec la mise à contribution des agents de la FOSAP qui, en la matière, font un travail remarquable.

Sur le plan scolaire et académique, 2020 aura été une année presque catastrophique. Les nouvelles réalités d’apprentissage que nous impose la crise sanitaire constituent d’énormes défis pour la plupart de nos Etats. L’enseignement hybride impose désormais à nos pays de se réinventer. Il faut injecter des ressources conséquentes dans l’équipement de nos écoles et universités ainsi que dans le recrutement et la formation des enseignants désormais appelés à changer de paradigme.

L’enseignement et le travail à distance impliquent une amélioration significative et une réduction substantielle des coûts de la communication et d’internet au Togo. Les établissements privés d’enseignement supérieur jouent un rôle important dans la formation de l’élite togolaise. A travers le territoire national, ces écoles sont présentes là où l’Etat est objectivement absent. Tant bien que mal, ces instituts ont réussi à finir l’année académique non sans difficultés en termes de poids salarial. Quel doit être l’apport de l’Etat dans les efforts consentis par ces établissements privés dans la formation des cadres de demain dans ce contexte de covid-19? C’est une équation à résoudre dans une approche participative.

Mes chers compatriotes,

L’année 2020 a également été politiquement très chargée pour le Togo. Les résultats de l’élection présidentielle du 22 février ainsi que toutes les péripéties qui s’en sont suivies nous confortent dans notre profonde conviction que seul un dialogue franc et sincère permettra au Togo de rompre avec le cycle infernal élections-contestation-violences. La feuille de route proposée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest le 31 juillet 2018 avait clairement non seulement appelé le pouvoir togolais à opérer des réformes mais également encouragé la classe de l’opposition à aller aux élections législatives de décembre 2018. Le boycott de ce scrutin a plutôt balisé la voie à une Assemblée nationale majoritairement acquise au pouvoir et qui a opéré de petites réformes selon son bon vouloir. La Commission nationale électorale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle ayant organisé et proclamé les résultats de la dernière élection présidentielle auraient pu connaître de profondes réformes avant cette élection avec une Assemblée nationale composée de tla pluaprt des forces politiques du pays.

C’est également la même CENI appuyée par une Cour suprême non réformée qui a organisé et géré les élections municipales du 30 juin 2019. La cartographie des mairies nous renseigne avec justesse que la redistribution des cartes de la décentralisation n’aurait pas pu être différente. Les soubresauts qui ont suivi la présidentielle de 2020 sont inadmissibles. Comme je l’ai déjà suggéré à plusieurs occasions, la situation née de ce scrutin doit être réglée au plan politique.

Chers concitoyens,

L’année nouvelle est porteuse d’espoir pour le peuple togolais. Car 2020, avec son lot de peines et de tribulations, nous aura permis de nous rendre compte de nos erreurs humaines afin d’en tirer les meilleures leçons pour affronter plus sereinement l’avenir. Après presqu’un an de résilience, les braves populations togolaises sont désormais mieux aguerries pour faire face à la pandémie du coronavirus. Les failles dans les efforts déployés par l’Etat seront alors comblées.

Cette année 2021 marquera aussi un tournant décisif dans le processus de décentralisation mis en route il y a un peu plus d’un an. Les élections régionales annoncées viendront, si elles sont actées, parachever ce processus. Je me réjouis particulièrement des discussions récemment ouvertes entre le pouvoir et l’opposition en vue de la tenue de ces élections que je souhaite effectives. C’est pourquoi je formule le vœu que ces échanges puissent créer les conditions d’organisation d’élections consensuelles avec des résultats acceptables par tous.

C’est sur cette note d’espoir et d’optimisme que, de tout cœur, je vous présente, pour vous et tous ceux qui vous sont chers, mes vœux les plus chaleureux pour l’année 2021.

Bonne et heureuse année!!!