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Affaire de l’Ex-DG de la JRPT révoqué.

Agbéyomé déclare:
« je n’ai jamais rencontré Mr ATCHOLE à Paris »

Il y a quelques semaines, une importante décision a été prise au sein du RPT. Il s’agit de la révocation du Délégué de la JRPT Mr ATCHOLE et de son remplacement par le Président du Mouvement Génération Eyadema, le sieur Dominique BEGBESSOU. Il était reproché à l’Ex-Délégué général d’avoir rencontré lors d’une escale à Paris l’Ex PM Agbéyomé Kodjo. De fil en aiguille, les premiers responsables du RPT ont été informés de cette escapade et ont pris des sanctions sévères contre le sieur Atcholé. Comme quoi au RPT, on ne badine pas avec les dissidents ; Péré et Agbéyomé et autres Lantam en savent quelque chose. Le jeudi 10 avril dernier, dans une déclaration publiée sur le site Diastode, l’Ex – PM Agbéyomé a tenté de sauver la tête de l’Ex-Délégué Atcholé qui a déjà subi la colère des responsables du RPT.
Voici en intégralité le texte de la déclaration de l’Ex-PM dissident du RPT Gabriel Agbéyomé KODJO.

Au Togo, l’arbitraire érigé en règle de gouvernement continue de faire des victimes. La dernière en date est Monsieur Atcholé Délégué Général de la JRPT. L’intéressé a été relevé de ses fonctions et remplacé à son poste au mépris des dispositions statutaires du RPT.
Le motif de ce limogeage : il aurait rencontré Monsieur Agbéyomé Kodjo Ancien Premier Ministre réfugié en France, au cours d’une escale à Paris. Or, ces accusations fantaisistes dont la seule justification est d’humilier et d’écarter Monsieur Atcholé n’ont été le moins du monde, vérifiées.

C’est avec beaucoup de consternation que j’ai appris la nouvelle par les médias ; et j’affirme ici que depuis mon départ de Lomé en juin 2002, je n’ai jamais rencontré Monsieur Atcholé, et mets au défi tous ceux qui prétendraient le contraire.

En réalité, ce sont là « les habitudes courantes de la maison ». Sous la baobab de Lomé II, le moindre propos fallacieux, a valeur de postulat.

Ces pratiques et bien d’autres plus avilissantes, ont brisé des carrières, des vies, l’unité des familles, et contraint certains à l’exil, sans qu’aucun recours n’existe pour les victimes. Leur tort : avoir eu maille à partir avec « ceux » qui ont l’oreille et la confiance du chef de l’Etat, qui en abusent pour nuire aux Togolais et ne servir que leurs intérêts.

Cette situation devenait de plus en plus intenable pour tout le monde ; en groupe restreint, des voix de plus en plus nombreuses et non des moindres s’élevaient pour exiger des réformes dans la gestion du fonctionnement du parti et de l’Etat, afin de mettre fin à des dérives qui ruinaient l’effort collectif, et frisait la volonté et l’ambition de ceux qui voulaient servir honnêtement la République.

Faisant échos de ces vœux émis à bas bruit, nous avions Maurice Péré et moi-même, tiré la sonnette d’alarme pour que des réformes soient engagées au niveau du fonctionnement du Parti et que la gestion de l’administration générale et des finances publiques obéissent désormais à des principes clairs qui épousent l’orthodoxe en la matière.

Pour toute réponse, nous avons subi les accusations les plus humiliantes et sommes encore victimes de pires harcèlements que l’on est loin d’imaginer. Nous avons été traités de tous les noms. Mais force est de constater que tous les travers dommageables à notre pays que nous avons dénoncés continuent de prospérer au grand malheur et au profond désarroi de nos compatriotes.

Preuve parmi tant d’autres : la constitution togolaise a été modifiée au forceps, pour renforcer le pouvoir absolu et sans partage du Chef de l’Etat, et lui permettre de demeurer Président à vie et ce, au mépris de ses nombreuses déclarations de prendre congé du pouvoir politique en juin 2003. Ce coup de force constitutionnel n’a qu’un seul but : perpétuer une politique décriée, dénuée de perspective, qui au fil du temps produit misère et désolation dans les familles, compromettant l’avenir de la jeunesse togolaise.

C’est pour pérenniser l’exception et la violence, que l’Assemblée nationale, qui n’ai d’ailleurs aucune légitimité, a assassiné par ses dernières intrusions, la quatrième République et dit sa messe de requiem à la sauvette, légalisant ainsi la dictature dans notre pays.

Ce faisant, cette institution qui devait être garant du débat contradictoire et un véritable rempart contre le totalitarisme, s’est transformée en allié objectif des tenants de la régression sociale, de l’injustice, du déni du droit et de l’arbitraire. Elle ne peut donc prétendre représenter ou agir au nom de tout le peuple togolais.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas : un système politique qui s’écarte du respect de la loi, de la morale et de l’éthique, faisant de la volonté d’une personne la règle générale, est condamné tôt ou tard, à des crises majeures qui vont l’emporter.

Le drame de Atcholé est un signal supplémentaire pour nous tous, afin qu’ensemble, nous trouvions les moyens de mettre un terme définitif à ce régime qui a perdu tous ses repères et qui évolue en marge de la légalité et de la morale internationale.

La dictature se nourrit de l’indifférence et l’inaction. Avant Christophe Atcholé, il y a eu des milliers de victimes anonymes! Après lui, à qui le tour ! Il nous faut donc organiser la résistance pour s’opposer aux diverses manœuvres en cours visant à faire perpétuer un pouvoir qui a oublié l’essentiel, celui de servir l’intérêt général, un pouvoir qui fait bon marché du serment qu’il a prêté devant la Cour constitutionnelle avant son entrée en fonction.
La dernière lettre pastorale des Evêques du Togo, est un diagnostic sans complaisance du drame que vit notre pays, un diagnostic qui met au jour, toutes les prévarications au plus haut niveau que nous ne cessons de dénoncer. Il faut donc un sursaut général pour répondre au défi de la provocation que lance quotidiennement ce régime au peuple togolais.

Dans ce sens, la CFD doit pouvoir surmonter ses divisions actuelles et se mobiliser autour d’un seul leader pour faire triompher la vérité, la justice et la liberté dans notre pays. L’avenir du Togo est à ce prix !

Ensemble offrons à notre pays la chance de trouver en lui-même les ressorts de sa survie afin que nous puissions, nous aussi, prendre part à la civilisation.

France, 10 avril 2003 Agbéyomé Messan KODJO
Ancien Premier Ministre



Commentaire

Cette affaire qui a fait la Une de certaines publications nous a été transmise à travers un courrier anonyme. Comme le recommande notre déontologie, nous avions mené des investigations auprès des sommités du RPT et autres personnalités ayant effectué le déplacement de la Chine via Paris. Il nous a été révélé que l’Ex Délégué de la JRPT, Mr Atcholé avait adopté des comportements flous et pour emprunter les termes de notre interlocuteur, il était très agité dans le hall de l’hôtel où la délégation a séjourné à Paris. De retour à Lomé , le autorités, informées, auraient convoqué l’Ex DG de la JRPT afin qu’il s’explique sur son comportement à Paris et surtout son absence de l’hôtel dans la nuit précédent le départ de la délégation. Au cours de cet entretien, le sieur Atcholé aurait reconnu les faits qui lui sont reprochés et se serait plié à la décision prise par son parti.

Plus tard, nous avons rencontré l’intéressé qui a nié avoir rencontré l’Ex PM à Paris. Il nous a confié qu’il ignore les raisons pour lesquelles au sein du Parti, certaines personnes nourrissent des griefs contre sa personne. On m’a relevé de la tête de la JRPT et je pense que ces gens sont satisfaits. Je ne dis rien et je laisse mon sort dans les mains de Dieu ; nous a-t-il dit pour conclure. Aujourd’hui que l’Ex-PM clame tout haut n’avoir plus vu le sieur Atcholé depuis son départ fracassant de Lomé en juin 2002, que faut-il retenir de cette ténébreuse affaire qui contient des versions différentes les unes des autres selon le camps dans lequel on se trouve ? Nous osons croire que la vérité finira par triompher un jour. Pour le moment on retient qu’à la suite de cette affaire jugée de haute trahison au sein du RPT, Atcholé a été relevé de la tête de la JRPT et renvoyé de la CNDH où il occupait le poste de Secrétaire Administratif. Il est actuellement au chômage à la maison et il se ronge les ongles. Aux dernières nouvelles, on apprend qu’il sera bientôt exclu du Parti sûrement lors du prochain. Peut-être rejoindra-t-il le rang des Rénovateurs qui eux , ne s’offusqueront nullement d’une quelconque rencontre entre lui et l Ex-PM rebelle Agbéyomé.

La Rédaction