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Période des pluies à Lomé: Le pavé de Bè se transforme en une lagune secondaire

LE CANARD N° 118 du 03 novembre 2006
 Trottoir en lambeaux, mare d’eau bouseuse en pleine rue, pavé enrobé de sable… , voilà le spectacle que présente la rue qui longe le marché de Bè, le boulevard Notre Dame des Apôtre en cette petite saison des pluies. Elle n’est pourtant pas un cas isolé. A chaque saison des pluies, Lomé change d’apparence. Elle ressemble à une cité lacustre et la plupart des rues sont méconnaissables. Les eaux puantes et boueuses prennent d’assaut les rues et transforment la circulation en un vrai casse-tête chinois.
Sur la route, une dispute a lieu. Une dame qui apparemment se rendait à son lieu de travail et un conducteur de taxi-moto communément appelé Zémidjan s’entredéchirent. La dame qui vociférait contre le Zémidjan maladroit s’écrie : « Regardez comme il m’a éclaboussée de cette sale eau. C’est inacceptable une situation pareille et c’est au centre de la capitale. On ne demande pas à l’état de construire nos maisons mais la construction des rues, nous y contribuons et nous exigeons que les choses soient bien faites. »

Une revendeuse au marché de Bè soutient : « A chaque saison pluvieuse, c’est le calvaire. Les disputes sont légion et pourtant, ce n’est la faute à personne sinon à l’état. Les pavés à Lomé, c’est une vraie catastrophe. Toute pluie les noie et tout est à refaire ». Selon elle, l’argent des tickets qui sont vendus au marché devrait non seulement servir à l’entretien du marché, mais également à celle de la rue qui jouxte le marché. Elle ne comprend donc pas les raisons de l’état délabré de cette rue. C’est ce qui l’intrigue.

Selon un autre habitant du quartier, le problème réside dans le manque de caniveaux et d’égoûts. « Il faut que lorsqu’il pleut, l’eau trouve par où passer. C’est là le vrai problème. C’est par manque ou insuffisance de ces égouts et caniveaux que l’eau stagne dans les rues. Cette route n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Lomé ne compte que des routes en piteux état ».

L’état des infrastructures routières togolaises laisse vraiment à désirer. Il n’y a pas si longtemps, les autorités semblent avoir pris conscience du fait et investissent dans le réaménagement des routes. Le ministère de ville semble être créé pour des tâches comme celles-là. Mais, tous ces efforts se révèlent insuffisants et Lomé présente toujours une piètre physionomie.

« Cette situation urge qu’on y trouve des solutions affirme un passant désespéré par l’état de la route. De l’autre côté sur la route qui longe la lagune, c’est pareil. Si vous traversez, vous allez constater que le boulevard Félix Houphouét Boigny est dans un état pareil. Le problème est que ça crée des embouteillages et occasionne des accidents qu’on peut éviter avec un peu de bonne volonté ».

L’appel est donc lancé à ses autorités qui semblent traîner le pas. Les embouteillages, accident, incidents, disputes en pleine rue, on peut les éviter avec une route qui reste intacte après la pluie.
Nadia ZIBILILA