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La presse camerounaise à fond dans la politique

Cameroun - Societe
Les journaux camerounais parus vendredi s’intéressent particulièrement aux faits à caractère politique, et l’imminence de l’élection présidentielle n’y est certainement pas pour rien.
Bien que dans la mouvance de cette actualité, Mutations et L’essentiel commencent par rendre un hommage à un héros national qui, en chœur, rappellent qu’il y a 60 ans, jour pour jour que Ruben Um Nyobè, le secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC), une formation qui exigeait du colonisateur une «vraie libération» du pays, alors âgé de 45 ans, était abattu par des soldats français dans son maquis dans le département de la Sanaga-Maritime.

Dans la première publication citée l’historien et chercheur Achille Mbembe lui consacre toute une tribune, qualifiant le regretté instituteur de métier de «martyr de l'indépendance» du Cameroun.

Mais L’essentiel a tôt fait de revenir aux questions d’une actualité marquée par la guerre féroce des sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : à travers des tracts et les réseaux sociaux, ces miliciens menacent de multiplier les attaques pour empêcher toute manifestation publique dans cette partie du pays, avec pour objectif clair de perturber l’élection présidentielle du 7 octobre.

Et il ne fait aucun doute qu’ils trouveront à qui parler sur leur chemin, le gouvernement ayant affirmé qu’aucun désordre ne sera toléré, et annonçant une vaste opération de ratissage des forces de défense et de sécurité.

La preuve que la sécurité n’est pas un vain mot est ici apportée par Le Jour, évoquant le séjour annoncé, pour le lancement de sa campagne, du candidat à sa propre succession Paul Biya à Maroua, chef-lieu d’une région de l’Extrême-Nord devenue, depuis bientôt 4 ans, le terrain de chasse de la secte islamiste Boko Haram.

La localité, malgré la saison de pluies, se pare de ses plus beaux atours à travers des travaux de réhabilitation d’infrastructures qui, regrette toutefois le quotidien à capitaux privés, contraignent les populations à des restrictions dans leurs déplacements.

Serein, mais toujours silencieux, Paul Biya réussit tout de même, note L’Épervier, à semer la zizanie dans les rangs de ses adversaires : si sa victoire ne fait l’ombre d’aucun doute, ceux d’en face, incapables de se donner un candidat unique, se déchirent déjà autour de programmes tirés par les cheveux, attendant la proclamation des résultats finaux pour crier à la «victoire volée», ainsi qu’ils le firent en 1992.

L’opposition est effectivement «en désordre de bataille», convient La Nouvelle Vision : «Incapables de s’entendre sur une candidature unique pour l’élection présidentielle, les adversaires de Paul Biya font le jeu du pouvoir.»

Et pendant leur guerre d’ego, le président-candidat engrange des soutiens, constate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui applaudit des deux mains le soutien franc et massif apporté à sa politique, la veille lors d’une manifestation à Yaoundé, la capitale du pays, du Mouvement des jeunes patriotes républicains qui s’est engagé à être le porte-parole de Paul Biya aux quatre coins du pays pendant la campagne de propagande.

Il convient toutefois de relativiser cet enthousiasme, tempère Le Messager, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), «en quête de sérénité», montrant quelques signes de fébrilité dans ses propres rangs s’agissant de sa stratégie de campagne.

Serein, vraiment serein et sûr de lui, Paul Biya ? s’interroge The Guardian Post, qui fait dire à l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, Titus Edzoa, par ailleurs auteur d’un récent livre-réquisitoire contre le système intitulé «Cameroun, combat pour mon pays», que Paul Biya perdrait une élection présidentielle libre et transparente.